Lors de la 78ᵉ édition du Festival de Cannes, les tensions mondiales s’invitent au cœur de la Croisette. Artistes et membres du jury, dont Leïla Slimani et Juliette Binoche, ont été questionnés sur le silence du monde culturel face à la tragédie humanitaire à Gaza.
Le Festival de Cannes, rendez-vous incontournable du cinéma mondial, a entamé sa 78ᵉ édition le 13 mai 2025 dans une ambiance à la fois festive et chargée de préoccupations politiques. Alors que la cérémonie d’ouverture célébrait la puissance du 7ᵉ art, des voix venues du monde culturel ont décidé de rompre le silence autour du drame en cours dans la bande de Gaza.
La veille de l’ouverture, une tribune signée par 380 personnalités du cinéma international a été publiée, appelant à « briser le silence » sur ce qu’ils qualifient de « génocide à Gaza ». Parmi les signataires : Pedro Almodóvar, David Cronenberg, Ruben Östlund, Virginie Efira, Mark Ruffalo, Javier Bardem, Costa-Gavras, Julie Delpy, Adèle Exarchopoulos, Aki Kaurismäki ou encore la réalisatrice Laura Poitras.
Le lendemain, lors de la conférence de presse officielle du jury, les interrogations sur l’engagement du Festival face à la situation au Proche-Orient n’ont pas tardé à émerger. Interpellée sur la manière dont les artistes doivent se positionner face aux tragédies du monde, la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, membre du jury de cette édition, a pris la parole pour défendre une vision nuancée et profondément humaine.
« Le rôle de ce festival est de mettre en lumière des récits, des personnages, de raconter la complexité de l’existence humaine — dans ce qu’elle a de plus terrible, mais aussi de plus beau », a-t-elle affirmé. Pour Slimani, la création artistique ne saurait être suspendue, même dans les heures sombres : « Oui, la vie est faite de monstruosités, mais elle continue. Malgré tout, on s’habille, on élève nos enfants, on tourne des films… On rit, même quand une partie du monde est dans le noir. Notre mission est aussi de défendre la beauté, la poésie, les artistes et le désir de vivre. »
Présidente du jury, Juliette Binoche a également été questionnée sur son absence parmi les signataires de la tribune. Visiblement émue, l’actrice n’a pas souhaité s’exprimer sur cette décision, se contentant d’une réponse évasive. Elle a toutefois exprimé son soutien à la mémoire de la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée lors d’un bombardement à Gaza en avril dernier.
« Elle aurait dû être parmi nous ce soir », a déclaré Binoche durant la cérémonie d’ouverture, en évoquant Hassouna, protagoniste du documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk, projeté dans le cadre de la sélection officielle. L’actrice a également eu une pensée pour les otages israéliens du 7 octobre 2023, dans un geste d’équilibre entre compassion individuelle et posture institutionnelle.
La soirée inaugurale a été marquée par des moments d’émotion forts. Robert De Niro a reçu une Palme d’or d’honneur des mains de Leonardo DiCaprio, dans un hommage appuyé à une carrière exceptionnelle. L’actrice belge Émilie Dequenne, disparue en mars dernier à l’âge de 43 ans des suites d’un cancer rare, a également été saluée par une minute d’applaudissements. Enfin, un hommage discret mais senti a été rendu au cinéaste américain David Lynch, figure majeure du cinéma d’auteur, décédé en janvier 2025.
La veille de l’ouverture, une tribune signée par 380 personnalités du cinéma international a été publiée, appelant à « briser le silence » sur ce qu’ils qualifient de « génocide à Gaza ». Parmi les signataires : Pedro Almodóvar, David Cronenberg, Ruben Östlund, Virginie Efira, Mark Ruffalo, Javier Bardem, Costa-Gavras, Julie Delpy, Adèle Exarchopoulos, Aki Kaurismäki ou encore la réalisatrice Laura Poitras.
Le lendemain, lors de la conférence de presse officielle du jury, les interrogations sur l’engagement du Festival face à la situation au Proche-Orient n’ont pas tardé à émerger. Interpellée sur la manière dont les artistes doivent se positionner face aux tragédies du monde, la romancière franco-marocaine Leïla Slimani, membre du jury de cette édition, a pris la parole pour défendre une vision nuancée et profondément humaine.
« Le rôle de ce festival est de mettre en lumière des récits, des personnages, de raconter la complexité de l’existence humaine — dans ce qu’elle a de plus terrible, mais aussi de plus beau », a-t-elle affirmé. Pour Slimani, la création artistique ne saurait être suspendue, même dans les heures sombres : « Oui, la vie est faite de monstruosités, mais elle continue. Malgré tout, on s’habille, on élève nos enfants, on tourne des films… On rit, même quand une partie du monde est dans le noir. Notre mission est aussi de défendre la beauté, la poésie, les artistes et le désir de vivre. »
Présidente du jury, Juliette Binoche a également été questionnée sur son absence parmi les signataires de la tribune. Visiblement émue, l’actrice n’a pas souhaité s’exprimer sur cette décision, se contentant d’une réponse évasive. Elle a toutefois exprimé son soutien à la mémoire de la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée lors d’un bombardement à Gaza en avril dernier.
« Elle aurait dû être parmi nous ce soir », a déclaré Binoche durant la cérémonie d’ouverture, en évoquant Hassouna, protagoniste du documentaire Put Your Soul on Your Hand and Walk, projeté dans le cadre de la sélection officielle. L’actrice a également eu une pensée pour les otages israéliens du 7 octobre 2023, dans un geste d’équilibre entre compassion individuelle et posture institutionnelle.
La soirée inaugurale a été marquée par des moments d’émotion forts. Robert De Niro a reçu une Palme d’or d’honneur des mains de Leonardo DiCaprio, dans un hommage appuyé à une carrière exceptionnelle. L’actrice belge Émilie Dequenne, disparue en mars dernier à l’âge de 43 ans des suites d’un cancer rare, a également été saluée par une minute d’applaudissements. Enfin, un hommage discret mais senti a été rendu au cinéaste américain David Lynch, figure majeure du cinéma d’auteur, décédé en janvier 2025.