La nuit étouffait Lahraouyine sous son manteau de peur quand les gendarmes ont porté le coup de grâce au « Roi des Cagoulés ». Ce fantôme armé qui hantait les ruelles de la zone dite Tchétchène vient d’être arraché à ses ténèbres, mettant fin à des mois de terreur.
Le gang des « Cagoulés » opérait comme une meute de loups affamés. Lames au clair, ils surgissaient de l’obscurité pour dépouiller les passants de leurs biens, de leur dignité, parfois même de leur espoir. Leur chef, visage masqué mais réputation sanglante, avait transformé le projet Riyad à Tit Mellil en son terrain de chasse, laissant derrière lui des portes fracassées et des regards vidés de toute lumière.
L’assaut final s’est déroulé dans un silence de cathédrale. Quand les mains de la justice se sont refermées sur le monstre, Lharazine a poussé un soupir qu’elle retenait depuis trop longtemps. Sous les lampes cruelles de l’interrogatoire, les aveux ont coulé comme du mercure : vols, agressions, cette moto Bécane 33 arrachée dans un rictus de violence…
Aujourd’hui, les enfants retrouvent le chemin de l’école sans que leurs mères ne retiennent leur souffle. Dans les cafés, les rires ont remplacé les chuchotements. Le cauchemar a pris fin. La nuit peut enfin rendre aux étoiles ce que la peur leur avait volé.
Mohamed LOKHNATI