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Casablanca : La ville brade ses villas aux enchères

La métropole s’apprête à vendre aux enchères des propriétés sous-louées, dont des villas, pour renflouer ses caisses. Un patrimoine longtemps délaissé.

 
 
Dans les couloirs feutrés du Conseil de la ville de Casablanca, une décision aussi audacieuse que nécessaire vient d’être prise. La Cité blanche, écrin de modernité et de traditions, s’apprête à se défaire d’une partie de son patrimoine immobilier, telle une grande dame vendant ses bijoux de famille pour retrouver sa splendeur d’antan.
 
Au cœur de cette vente aux enchères d’un nouveau genre, des villas, témoins silencieux d’une époque révolue, où la gestion du patrimoine communal relevait davantage du laisser-faire que d’une réelle stratégie. Ces demeures, lovées dans les quartiers les plus prisés de la métropole, n’ont rapporté jusqu’ici qu’une obole à la municipalité : à peine 120 dirhams mensuels pour certaines, une somme dérisoire au regard de la valeur réelle de ces biens sur le marché immobilier casablancais.
 
Le Conseil communal a, donc, programmé pour sa prochaine session d’octobre la mise aux enchères de plusieurs titres fonciers. Parmi eux, un joyau de 2.740 mètres carrés niché sur le boulevard Nador, dans l’arrondissement d’Ain Chock. Ce terrain, sur lequel s’érigent fièrement deux villas, symbolise à lui seul le gâchis d’années de gestion approximative.
 
Non loin de là, dans le quartier effervescent du Maarif, un autre lot attend son heure : 5.000 mètres carrés où s’épanouissent pas moins de 21 villas. Ces propriétés, longtemps occupées pour une bouchée de pain, s’apprêtent à changer de mains, sous le regard attentif d’une commission administrative chargée de fixer les prix d’ouverture des enchères.
 
Cette opération, menée tambour battant par la municipalité, ne vise pas seulement à renflouer les caisses de la ville. Elle s’inscrit dans une vision plus large, celle d’une gestion raisonnée du patrimoine communal. Les sommes récoltées lors de ces ventes seront, nous assure-t-on, réinvesties dans l’acquisition de nouveaux biens fonciers. Une manière habile de préserver la richesse immobilière de Casablanca, tout en lui insufflant un nouveau dynamisme.
 
Pour les Casablancais, longtemps privés de projets d’envergure faute de moyens, cette vente aux enchères sonne comme une promesse. Celle d’une ville qui, en se délestant de son passé, s’offre les moyens de construire son avenir. Reste à savoir si les enchères seront à la hauteur des espérances municipales, et si les futurs acquéreurs sauront préserver l’âme de ces demeures, témoins d’une époque où Casablanca rêvait déjà de grandeur.
 
Houda BELABD
 

Vers un renouveau urbain ?
 
 
La décision de la métropole de vendre aux enchères une partie de son patrimoine immobilier marque-t-elle le début d’une ère nouvelle pour la Cité blanche ? Ces villas, longtemps sous-louées pour des sommes dérisoires, pourraient-elles devenir le tremplin d’une renaissance économique et urbanistique ?
Que nous réserve cette vente aux enchères d’octobre ? Les terrains du boulevard Nador et du quartier Maârif, joyaux immobiliers longtemps négligés, sauront-ils attirer des acquéreurs à la hauteur de leur potentiel ?
La commission administrative chargée de fixer les prix d’ouverture saura-t-elle trouver le juste équilibre entre valorisation du patrimoine et attractivité pour les investisseurs ?
Cette opération audacieuse du Conseil communal pourrait-elle être le catalyseur d’une gestion plus dynamique et raisonnée du patrimoine casablancais ? Les sommes récoltées permettront-elles réellement d’insuffler un nouvel élan aux projets d’envergure dont la ville a tant besoin ?
Enfin, les futurs propriétaires sauront-ils préserver l’âme de ces demeures historiques tout en les inscrivant dans la modernité ?
Une chose est sûre : Casablanca, en se délestant de son passé, semble prête à accueillir son avenir avec détermination. 
 

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