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Casablanca : Un nouveau parking pour un centre-ville fluide et apaisé

À Casablanca, un nouveau parking souterrain sous le parc de la Ligue arabe suscite autant d’espoir que de débat chez les usagers. Tour d’horizon…

 
 Nous sommes à la Cité blanche du Royaume en cet après-midi de mai. Le soleil se fait timide sur les façades des immeubles mais l’effervescence habituelle de la métropole ne faiblit pas. À l’angle du boulevard Brahim Roudani et de la rue Ali Bnou Abi Taleb, une nouvelle atmosphère commence à se faire sentir, mêlant modernité urbaine et espoir d’un centre-ville enfin désengorgé.

Voici seulement deux semaines que la mairie a inauguré un nouveau parking souterrain, sous le parc emblématique de la Ligue arabe et ses 325 places incarnent déjà l’espoir de fluidifier la circulation dans une zone encombrée, où le stationnement a longuement été un véritable casse-tête pour les automobilistes.
 
Afin de familiariser les habitants avec ces nouveaux équipements, la veille de l’ouverture officielle du parking, les Casablancais ont eu droit à une journée d’accès gratuit. « Le site est opérationnel, bien gardé, propre et doté d’un système de gestion moderne », s’émerveille Mustapha pour qui le boulevard Brahim Roudani était synonyme de montée de cortisol. « Mais ça, c’était avant », dit-il, soulagé.
 
Ce parking fait partie d’un vaste plan de réaménagement du centre-ville entrepris par la municipalité car il s’inscrit dans une volonté plus large de repenser l’espace urbain: « Ce projet s’intègre dans notre stratégie de mobilité urbaine durable », nous expliquait un responsable de la mairie lors de l’inauguration.
 
Mais malgré cette ambition affichée, l’accueil réservé par les usagers reste contrasté. Parmi eux, Mohammed, 42 piges, chauffeur de taxi, dit être septique:  » C’est bien qu’on pense à désengorger, mais à ce prix-là, ça va rester vide. Qui va payer 30 dirhams pour se garer une demi-journée? », se demande-t-il, en évoquant une grille tarifaire démarrant à 5 dirhams pour moins d’une heure et grimpant jusqu’à 30 dirhams pour 12 heures.
 
À l’inverse, Nadia, attachée de presse dans une agence de communication, y voit une avancée:  » C’est sécurisé, proche du centre et de la corniche. Pour moi, c’est le prix du confort et c’est mieux que tourner pendant une heure pour trouver une place libre », entrevoit-elle en admettant que des abonnements à tarif réduit pourraient rendre le service plus accessible à tous.
 
En cette fin de journée, alors que les familles commencent à se rassembler dans le parc rénové, les entrées et sorties du parking témoignent d’un certain intérêt. Reste à savoir si la structure trouvera son équilibre économique et parviendra à convaincre les automobilistes réguliers.
 
Quant à la Mairie, son défi sera d’adapter l’offre à la réalité du pouvoir d’achat des Casablancais, car si l’infrastructure semble techniquement réussie, son succès dépendra surtout de son adoption par les usagers.
 
 

Une ville en perpétuel changement…
Au-delà de l’infrastructure et des chiffres, le nouveau parking souterrain sous le parc de la Ligue arabe à Casablanca symbolise un tournant pour la gestion de l’espace urbain de la ville. Ce projet, certes moderne et innovant, soulève des questions profondes sur la manière dont la ville envisage son avenir en matière de mobilité, d’accessibilité et de confort pour ses citoyens. Si l’infrastructure en elle-même semble répondre à une problématique immédiate de stationnement, elle met également en lumière les enjeux plus larges liés à la transformation du centre-ville et à l’adaptation de la Capitale économique du Royaume aux défis contemporains d’une métropole en constante évolution.
 

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