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Data centers : Le Maroc trace sa voie vers le leadership africain

​Grâce aux importants investissements déployés pour développer les technologies avancées telles l’IA et la 5G, le Maroc devient l’un des principaux marchés de Centres de données (Data centers) en Afrique, ressort-il d’un récent rapport publié depuis Dublin.

Le marché africain des centres de données (Data centers) était évalué à 3,49 milliards de dollars en 2024 et devrait atteindre 6,81 milliards de dollars d’ici 2030, selon un nouveau rapport de Globe Newswire, un média spécialisé basé à Dublin.
Plusieurs pays du marché africain des centres de données connaissent une croissance significative, tirée par une combinaison de progrès technologiques, d’une numérisation accrue et du soutien gouvernemental, ajoute l’étude, publiée le 24 avril.
Johannesburg et Le Cap sont les principaux pôles de développement des centres de données en Afrique du Sud, souligne l’étude intitulée «Africa Data Center Market Landscape 2025-2030».

Au Kenya, poursuit la même source, le gouvernement offre des incitations fiscales pour les investissements dans les zones économiques spéciales, notamment une exonération d’impôt sur les sociétés d’environ 10% pendant les dix premières années, et de plus de 15% après les dix ans.

De même, le Nigéria s’impose comme l’un des marchés africains à la croissance la plus rapide après l’Afrique du Sud, avec une demande croissante de centres de données attendue dans les années à venir.
«Le Nigeria dispose d’une connectivité solide, composée d’environ sept câbles reliant le pays aux autres pays africains, et un câble est actuellement en cours de déploiement», fait savoir encore le rapport.

De son côté, le marché égyptien des centres de données est en train de devenir l’un des acteurs clés du marché des centres de données en Afrique, grâce à sa proximité de l’Europe, à la numérisation croissante, à la disponibilité de terrains industriels et à des prix abordables pour les terrains et l’électricité, ainsi qu’à une connectivité fibre améliorée.
Pour le Maroc, l’étude note que d’importants investissements et programmes sont mis en place pour développer le marché des centres de données.  

«Le gouvernement marocain dispose de divers programmes pour encourager l’investissement, notamment le Fonds Hassan II, le Fonds de Développement Industriel et d’Investissement (FDII), Casablanca Finance City et les Zones d’accélération industrielle», indique le rapport, rappelant le lancement en 2024 du Plan Maroc Numérique 2030, qui prévoit un investissement de 1,1 milliard de dollars, visant à renforcer les infrastructures technologiques et le classement du pays en tant que leader numérique.

En effet, l’année 2024 restera gravée comme un tournant décisif pour le Maroc, marquée par le lancement officiel de la stratégie «Maroc Digital 2030». Portée par le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, cette stratégie, certes ambitieuse, vise à positionner le Royaume en tant que hub numérique régional et mondial. Annoncée en septembre 2025 à Rabat, cette stratégie vise à centraliser toutes les démarches administratives sur un portail numérique unique, permettant de réduire les délais, d’améliorer la transparence et de rendre les interactions entre citoyens et institutions plus fluides.

L’étude prévoit enfin que la demande de stockage et de traitements de données, de technologies avancées telles que l’IA et la 5G, va augmenter considérablement dans les années à venir au Royaume, entraînant une croissance significative de la capacité des centres de données.

«Les gouvernements africains accordent la priorité aux infrastructures numériques avec des initiatives telles que des incitations à la numérisation et des zones franches pour attirer les investissements dans les centres de données», relève l’étude.
 

 

L’essor de l’Intelligence Artificielle

 

 
Autre élément soulevé par le rapport : le marché africain des centres de données, notamment en matière d’infrastructures informatiques, privilégie l’utilisation de commutateurs dotés de ports allant jusqu’à 100 GbE (NDLR : Gigabit Ethernet est une technologie de transmission basée sur le format et le protocole de trame Ethernet utilisés dans les réseaux locaux (LAN), offre un débit de données de 1 milliard de bits par seconde, soit 1 gigabit).

Dans les années à venir, l’étude prévoit que les pratiques durables devraient encourager l’utilisation de générateurs alimentés par des carburants écologiques, comme les huiles végétales hydro traitées, sur le marché des centres de données africains. Cette évolution augmentera la demande d’onduleurs utilisant des batteries lithium-ion et d’autres solutions éco énergétiques.

«Alors que les entreprises de divers secteurs adoptent l’Intelligence Artificielle, les opérateurs de centres de données investissent massivement dans le développement d’infrastructures compatibles avec l’IA afin de répondre à la demande croissante de charges de travail IA dans la région. Pour gérer la chaleur produite par les serveurs des centres de données IA, les techniques de refroidissement traditionnelles sont insuffisantes. Par conséquent, les centres de données seront équipés de systèmes de refroidissement liquide pour supporter les charges de travail IA», constate l’étude.

Elle souligne, enfin, que le marché africain des centres de données bénéficie de la présence de plusieurs fournisseurs mondiaux d’infrastructures de support, ce qui renforcera sa compétitivité. Parmi ces fournisseurs, on compte ABB, Caterpillar, Cummins, Delta Electronics, Eaton, Legrand, Rittal, Rolls-Royce, Schneider Electric, Siemens, STULZ et Vertiv.

Selon les prévisions du centre de recherche Research and Markets, le marché marocain des centres de données devrait croître de plus de 80% d’ici 2028. Les investissements étrangers dans le secteur devraient atteindre 51 millions de dollars en 2028 contre 27 millions en 2022, affichant une croissance annuelle de 11,18%.

Le Maroc émerge comme un marché pivot pour le développement des Data centers en Afrique du Nord, indique le Centre de recherche, ajoutant que le Royaume attire d’importants investissements étrangers principalement concentrés à Casablanca.
L’attrait s’explique, entre autres, par l’infrastructure numérique et électronique dont dispose le Maroc.
 
 

 

Plus de 130 Data centers en Afrique de l’Ouest et de l’Est
Selon le «Digital Progress and Trends Report 2023» de la Banque Mondiale, publié en mars 2024, le nombre de centres de données en Afrique de l’Ouest et de l’Est est passé de 9 en 2012 à 134 en 2022. Cette croissance témoigne de l’adoption croissante des services cloud et de stockage de données sur le continent, dans un contexte de transformation numérique.

L’expansion des centres de données en Afrique est portée par des investissements publics et privés. Si les infrastructures publiques demeurent peu nombreuses, celles d’acteurs privés tels qu’Equinix, Amazon, Oracle, Huawei, Raxio ou encore Africa Data Centres se multiplient, renforçant leur présence sur le continent. En février 2024, Equinix a annoncé un investissement de 390 millions de dollars pour construire de nouveaux centres de données, notamment en Afrique de l’Est. De son côté, Oracle a inauguré son premier centre de données en Afrique du Sud en janvier 2022, avec pour ambition de déployer ses offres de cloud computing sur l’ensemble du continent.

Dans ce marché qui devient hautement concurrentiel, certains pays africains se positionnent déjà comme des hubs régionaux pour les centres de données. C’est le cas de l’Afrique du Sud, du Nigeria, de l’Égypte et du Kenya. 
Plusieurs atouts expliquent l’attrait des investisseurs pour ces marchés, notamment la stabilité macroéconomique, la politique fiscale, la qualité des institutions, l’ouverture des marchés, le dynamisme des entreprises, l’innovation, l’éducation, la santé et les performances environnementales.

Un autre facteur déterminant de l’attrait des investisseurs pour ces pays porte sur leur infrastructure de connectivité. La connexion de ces pays à de nombreux câbles sous-marins de fibre optique assure une connexion Internet haut débit indispensable à l’efficacité de leurs services Cloud.
 

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