Droits des femmes : Les luttes réapparaissent sur grand écran

Le cinéma Renaissance de Rabat se fait le miroir de la société, projetant des films qui démasquent le patriarcat et exposent les réalités de la violence de genre, du 26 au 30 novembre. Organisé par ONU Femmes Maroc, cet événement cherche à dérouler les luttes pour l’égalité.

Le cinéma, aussi universel que puissant, n’a jamais manqué de percer les ombres des injustices sociales, de toucher les âmes et d’éveiller les consciences. Il s’impose ainsi pour révéler l’invisible et donner une voix à ceux que l’on préfère ignorer. C’est dans cet esprit que le cinéma Renaissance de Rabat prête son écran et se fait le porte-voix d’une cause essentielle : la lutte contre la violence faite aux femmes.

Organisée par ONU Femmes Maroc, en collaboration avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et soutenue par la Fondation Hiba et l’Association des Rencontres Méditerranéennes du Cinéma et des Droits de l’Homme (ARMCDH), cette initiative invite les cinéphiles à participer à une projection chaque soir à 19 h, dans le but d’éclairer les consciences et de lutter contre les discriminations de genre.

Le 26 novembre, lors de la première projection, un public engagé a vécu une expérience forte, où réflexion et émotion se sont entremêlées. Dans une salle habillée en rouge, le public, vibrant de solidarité, s’était entassé avec ferveur, portant des écharpes orange comme des symboles vivants de leur engagement. Pour cette première journée, le film italien «Il reste encore demain», réalisé par Paola Cortellesi, a jeté une lumière crue sur la violence conjugale, illustrant la culture du patriarcat, ce contrôle insidieux des femmes, de leurs corps, de leurs salaires et de leurs paroles. 

Le film a aussi mis en lumière la manière dont le patriarcat se cache dans les classes sociales, révélant que même les femmes des milieux riches sont souvent muselées, leur voix étouffée. Et derrière ce cycle infernal, la perpétuation générationnelle des inégalités.

Après la projection, les spectateurs ont décortiqué ces thématiques avec passion. Hommes et femmes se sont élevés contre l’idée même que la société continue de légitimer la domination masculine. Le débat s’est enflammé, les mots ont fusé, comme un brasier prêt à consumer les structures de pouvoir archaïques et à faire naître, enfin, une société plus juste et égalitaire.

A cette occasion, Myriem Ouchen Noussairi, Représentante d’ONU Femmes au Maroc, a exprimé sa satisfaction de participer à cette manifestation engagée. Approchée par le Journal “L’Opinion”, elle a souligné : « Hier, nous avons lancé la campagne des 7 jours d’activisme pour lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles. Ce programme appelle à une mobilisation mondiale pour éradiquer ces violences sous toutes leurs formes et dans tous les contextes ».

Concernant les initiatives dans le cadre de cette campagne, Myriem Ouchen Noussairi a ajouté : « Dans ce cadre, ONU Femmes organise la 3ème édition de la Semaine du film pour les droits de la femme. Nous avons prévu six projections qui abordent divers types de violences à travers les récits de filles. Le choix du cinéma comme moyen de sensibilisation est stratégique, car il permet de donner une voix à celles qui sont restées silencieuses».

Enfin, elle a rappelé l’existence d’une plateforme numérique essentielle pour les victimes de violences : « Koulna Mâak » (Tous avec toi). Disponible via un numéro vert (le 8350) et une application gratuite à télécharger sur l’AppStore et le PlayStore, cette plateforme offre une réponse immédiate et concrète. Les victimes peuvent y trouver une écoute attentive de psychologues et d’assistants sociaux, qui les orientent ensuite vers les autorités compétentes, qu’elles soient sécuritaires, institutionnelles ou juridiques.

Parmi les films programmés pour cette semaine, on retrouve une sélection variée qui inclut des œuvres telles que « InchAllah a boy », « Women talking », « Les filles d’Olfa », « Sisterhood » et le documentaire « Unsilenced ». Chaque film provient d’un pays différent, ce qui met en évidence l’universalité de la cause et montre que la problématique des violences faites aux femmes et des inégalités de genre touche toutes les sociétés, indépendamment de leurs contextes culturels et géographiques. Cette diversité géographique et cinématographique souligne l’importance de l’engagement global pour mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles, quelle que soit la culture ou la région du monde.

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