La forte rentabilité des banques marocaines devrait se poursuivre en 2025 et 2026.Toutefois, les créances en souffrance continuent leur tendance haussière, selon Fitch Ratings.
Une croissance annuelle moyenne du PIB serait de 3,8 % sur la période 2025-2026, prévoit Fitch Ratings, soulignant que « les réformes structurelles pourraient également être positives pour le crédit des banques, en particulier la création d’un marché secondaire pour les prêts non performants (créances en souffrance), qui devrait être adopté par la loi cette année ».
Fitch ajoute que la croissance des prêts sectoriels a été de 4,5 % en moyenne sur la période 2019-2024, et serait de 6 % en 2025.
« Selon certaines estimations, les grands projets d’infrastructure et industriels pourraient nécessiter plus de 100 milliards USD de financement sur la période 2025-2030 (69 % du PIB de 2023), dont 34 milliards USD rien qu’en 2025. Cela soutiendra la croissance du crédit, qui devrait atteindre en moyenne 6 à 7 % par an au cours des prochaines années », écrit la note.
Toutefois, poursuit-elle, des contraintes structurelles limitent le potentiel de hausse du score d’environnement opérationnel. Il s’agit notamment du faible PIB/habitant du Maroc (2024 : 4 021 USD), de la forte dépendance à l’agriculture (12 % du PIB et 30 % de l’emploi), et du chômage élevé (12,5 %).
« Un score d’environnement opérationnel plus élevé est peu probable sans une revalorisation de la note souveraine « BB+ »/Stable du Maroc ou une augmentation significative du PIB/habitant du pays », estime Fitch.
Selon elle, les prêts non performants des banques marocaines ont plus que doublé au cours de la dernière décennie, atteignant 98 milliards de dirhams à la fin du 3ème trimestre 2024, soit 8,6 % des prêts du secteur et l’équivalent d’environ 7 % du PIB.
Les prêts dépréciés restent dans les bilans des banques pendant des périodes prolongées en raison de règles fiscales strictes qui obligent les banques à conserver les prêts non performants au moins cinq ans après avoir épuisé tous les efforts de recouvrement. Fitch estime qu’une réduction de 20 % des créances douteuses dans les six plus grandes banques permettrait d’augmenter leur ratio de fonds propres de base de catégorie 1 (CET1) de 185 pb en moyenne, avec des améliorations allant de 120 pb à 320 pb, que les banques pourraient utiliser pour financer leur croissance.
Enfin, Fitch fait remarquer que la capitalisation est une faiblesse relative de certaines banques marocaines. « Une amélioration durable de ce point, accompagnée d’une réduction de l’encombrement en capital par les créances douteuses non couvertes et d’une meilleure génération de capital interne, pourrait, selon l’agence, conduire à des révisions à la hausse des scores de capital.