À l’aube d’un été brûlant, c’est un vent d’espoir et de conquête qui souffle sur le football féminin marocain. Trois ans après une épopée inoubliable conclue par une médaille d’argent à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022, la sélection nationale féminine remet le bleu de chauffe avec un seul objectif en tête : décrocher, enfin, l’or. Et c’est chez elle, devant son public, que l’histoire s’écrira, du 5 au 26 juillet, à l’occasion de la 13ème édition de la CAN féminine, organisée pour la seconde fois consécutive au Maroc.
Sous la houlette de Jorge Vilda, technicien espagnol auréolé d’un titre mondial avec la Roja en 2023, les Lionnes de l’Atlas abordent ce tournoi avec un statut de prétendantes affirmées. Le souvenir amer de la finale perdue face à l’Afrique du Sud (2-1) est encore vif, mais il nourrit une soif de revanche et une ambition décuplée. « Nous voulons concrétiser le travail de fond entrepris depuis plusieurs années et aller le plus loin possible dans la compétition », a déclaré Vilda, conscient du poids des attentes mais aussi de la maturité acquise par son groupe.
Un groupe « A » corsé mais accessible
Versées dans le groupe « A » aux côtés de la Zambie, du Sénégal et de la RD Congo, les Marocaines savent que le chemin vers le sacre sera semé d’embûches. La Zambie, troisième de la dernière édition, affiche une progression fulgurante portée par l’intenable Barbara Banda. Le Sénégal, de son côté, nourrit des ambitions légitimes après une élimination cruelle en quart de finale en 2022. Quant à la RD Congo, novice sur la scène continentale, elle peut compter sur la solide ossature du TP Mazembe pour jouer les trouble-fêtes.
Mais le Maroc dispose d’un effectif riche et équilibré, composé de cadres évoluant dans des championnats européens compétitifs (en France, en Espagne, en Belgique) ou dans le Golfe, en plus d’un solide noyau dur issu de l’AS FAR, championne nationale (9 joueuses convoquées). Cette homogénéité et cette expérience internationale pourraient bien faire la différence, d’autant plus que l’équipe bénéficiera du soutien fervent d’un public acquis à sa cause, comme lors de l’édition précédente qui avait battu tous les records d’affluence et d’audience.
Un rendez-vous avec l’Histoire
La CAN 2025 n’est pas une simple compétition pour les Lionnes de l’Atlas : c’est une opportunité historique de gravir la dernière marche et d’inscrire leur nom en lettres d’or dans les annales du football africain. Au-delà du résultat, c’est tout un projet de développement du football féminin qui cherche à récolter les fruits d’un travail de structuration entamé depuis plusieurs années par la Fédération Royale Marocaine de Football.
Et si les Marocaines parvenaient à soulever le trophée devant leur public, cela consacrerait non seulement une génération dorée, mais aussi tout un pays engagé avec ferveur dans l’émancipation du sport féminin.
Les Lionnes rugissent déjà.
Un calendrier maîtrisé, une pression assumée
Le Maroc entamera la compétition ce samedi 5 juillet à 21h00 face à la Zambie, au stade olympique de Rabat, avant de croiser le fer avec la RD Congo le 9 juillet, puis de conclure la phase de groupes face au Sénégal le 12 juillet. Des affiches de haute intensité où chaque détail comptera. Dans les autres groupes, le Nigeria, la Tunisie, l’Algérie et le Botswana composent une poule « B » ouverte, tandis que l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali et la Tanzanie se disputeront la suprématie du groupe « C ».
Les deux premiers de chaque groupe, accompagnés des deux meilleurs troisièmes, accéderont aux quarts de finale, où les choses sérieuses commenceront vraiment.