Pour cette année 2025, ils étaient 495 395 jeunes cœurs à se présenter, front haut, au rituel du baccalauréat.
Une armée d’espoirs et de sueur, venue à 89 % des bancs de l’enseignement public, et à 11 % de l’univers feutré du privé.
Tous partageant la même fièvre, le même frisson, le même rêve suspendu à quelques copies, quelques équations, quelques lignes d’histoire.
Mais voilà, certains ne vont pas franchi la première barrière.
Un échec. Un mot rude. Un couperet. Et pourtant…
Rater une session du bac, ce n’est pas la fin du monde.
C’est, au pire, une escale imprévue sur le chemin de votre vie.
Une pause. Une respiration. Peut-être même une chance déguisée.
Car voyez-vous, moi-même — oui, moi, aujourd’hui médecin, docteur, praticien de la science et de l’humanité — j’ai trébuché sur les chiffres et les courbes des mathématiques.
Je les ai redoublées.
Le bac m’a résisté une première fois.
Et je lui ai répondu non pas avec tricherie ou dérobade, mais avec acharnement et loyauté.
Tricher dans un examen, c’est tricher contre soi.
C’est scier le tronc de l’arbre que vous rêvez de grimper.
C’est mentir à l’enfant que vous étiez, à l’adulte que vous deviendrez.
Ce que j’ai appris dans cette bataille, c’est qu’il n’y a pas de honte à échouer.
La honte, c’est d’abandonner.
Et ceux qui échouent mais se relèvent sont les vrais artisans de leur destin.
J’ai tenu bon grâce à mes parents – que Dieu les comble de Sa Miséricorde. Ma mère, Hajja Rahma Shimi, femme de droiture et d’amour.
Mon père, Haj Salah Cherki, musicien de génie, kanouniste céleste, qui savait accorder les notes comme il accordait les âmes.
Ils ont cru en moi quand je doutais.
Ils m’ont offert le regard droit quand mes yeux vacillaient.
Le bac, ce n’est pas un mur. C’est un seuil.
Et si aujourd’hui vous ne l’avez pas franchi, cela ne veut pas dire que vous êtes perdu.
Cela veut simplement dire que votre heure n’a pas encore sonné.
Mais elle viendra.
Si vous gardez espoir.
Si vous gardez le cap.
Si vous continuez à travailler.
Sans tricher.
Jamais.
Car l’avenir appartient à ceux qui construisent, non à ceux qui trichent.
Et quand vous l’obtiendrez, ce baccalauréat — et vous l’obtiendrez, j’en suis sûr — vous saurez qu’il ne s’agit pas simplement d’un diplôme.
Mais d’un drapeau.
D’un étendard levé contre l’ignorance, contre l’analphabétisme, contre l’obscurantisme.
Vous aurez gagné bien plus qu’un examen : vous aurez conquis une part de votre liberté.
Alors relevez-vous.
Essuyez vos larmes.
Prenez une profonde inspiration.
Et recommencez.
Car ce que vous êtes vaut plus qu’un résultat.
Et la vie, elle, n’attend que votre prochain pas.
A ma nièce Diyae cherkaoui, qui passe son bac cette année ( à l’heure de ces lignes, les resultats ne sont pas encore affichés), à toutes les nièces et les neveux et à toutes les familles qui ont un fils ou une fille, qui attendent le résultat du baccalauréat, annocés pour ce vendredi 13 juin 2025.