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Lutte contre les inégalités : La reconstruction post-séisme améliore les indicateurs du Royaume

Le Maroc a réalisé un bond spectaculaire dans l’Indice de l’engagement à la réduction des inégalités 2024, publié par Oxfam et le groupe DFI. En se hissant à la 73ème place mondiale, le Royaume bénéficie des retombées de la reconstruction post-séisme et d’une augmentation substantielle des dépenses en éducation.

Le Maroc vient de franchir une étape majeure dans son engagement à réduire les inégalités sociales, se positionnant à la 73ème place de l’Indice mondial de l’engagement à la réduction des inégalités (IRI) pour 2024, publié par Oxfam et le groupe Development Finance International (DFI). Ce classement, qui évalue les politiques de 164 pays à travers trois critères : les services publics, la fiscalité et l’emploi, place le Maroc parmi les pays ayant enregistré la plus forte progression cette année, avec un gain impressionnant de 96 places par rapport à l’année précédente.

Dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), le Maroc se classe cinquième, devançant des nations telles que l’Égypte, l’Iran et le Liban, et se plaçant juste derrière Israël, la Jordanie, la Tunisie et l’Algérie. Au niveau mondial, la Norvège, le Canada et l’Australie dominent ce classement, tandis que l’Afrique du Sud et l’île Maurice tiennent le haut du pavé en Afrique. Cette percée du Maroc s’explique en grande partie par des facteurs conjoncturels liés à la reconstruction après le séisme dévastateur de 2023, qui a tragiquement coûté la vie à près de 3.000 personnes.

 

La reconstruction post-séisme comme catalyseur
Le rapport de cette année met en lumière l’impact déterminant des efforts de reconstruction postséisme dans la performance du Maroc. Les dépenses substantielles allouées aux infrastructures, à la réhabilitation des zones sinistrées et à la reconstruction des écoles ont été les principaux moteurs de cette progression. Selon Oxfam et DFI, le Maroc a marqué une amélioration de 30 places depuis l’indice 2022, se démarquant comme le pays ayant enregistré la plus forte progression à l’échelle mondiale. Le Royaume surclasse désormais des nations comme le Canada, l’Espagne et l’Équateur, illustrant les retombées positives de ses investissements dans la résilience post-catastrophe.

Cependant, les auteurs du rapport avertissent que ces avancées pourraient être de courte durée. En effet, ils notent que bon nombre de pays en forte progression, dont le Maroc, pourraient voir leur classement redescendre à moyen terme si les efforts dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la protection sociale ne sont pas pérennisés.

 

Une hausse notable des dépenses en éducation
Outre les efforts de reconstruction, le Maroc a également vu ses dépenses publiques en matière d’éducation croître de manière significative, avec une augmentation de 17 % du budget alloué à ce secteur. Ces dépenses ont été majoritairement orientées vers la reconstruction des établissements scolaires endommagés par le séisme, mais aussi vers des programmes visant à renforcer l’équité sociale. Des initiatives telles que l’introduction de repas scolaires gratuits et le développement de l’éducation préscolaire ont été mises en place pour lutter contre les inégalités extrêmes au sein du système éducatif.

Ces réformes ont permis au Maroc de figurer parmi les dix pays qui investissent le plus dans l’éducation, une place qui pourrait encore évoluer positivement si ces efforts sont maintenus. Néanmoins, sur la scène internationale, le rapport met en garde contre une tendance préoccupante : 94 % des pays bénéficiant de prêts de la Banque Mondiale et du FMI ont réduit leurs investissements dans des secteurs essentiels comme l’éducation, la santé et la sécurité sociale. Cette tendance mondiale accentue les inégalités économiques, en particulier dans les pays les plus pauvres, où 95 % des bénéficiaires de l’Association internationale de développement (IDA) ont réduit leurs investissements sociaux.
 

Des défis à relever pour le Maroc
Malgré ces avancées notables, des défis persistent pour le Maroc. Le pays se classe encore au 90ème rang pour les services publics et au 97ème pour la fiscalité, deux indicateurs qui nécessitent des réformes structurelles pour garantir une distribution plus équitable des ressources et des services à la population. L’emploi demeure toutefois un point fort, le Royaume occupant la 21ème place mondiale dans cette catégorie, témoignant de la robustesse de son marché du travail dans certaines filières.

Si le Maroc a franchi une étape importante dans son engagement à réduire les inégalités, il lui reste encore à consolider ces progrès en pérennisant ses investissements dans l’éducation et en renforçant son système de protection sociale. Le chemin vers une réduction durable des inégalités est encore semé d’embûches, mais les récents efforts montrent que le Royaume est sur la bonne voie pour relever ce défi majeur.

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