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MAGAZINE : Baez-Dylan, c’est l’histoire d’un mec

De mémoire, quelques images viennent redessiner des tatouages. Et ce n’est pas uniquement de e musique qu’il est question. Sans jamais en parler publiquement, sans faire dire au couple emblématique. Joan Baez et Bob Dylan n’osent jamais enjoliver leur histoire. Aujourd’hui, Netflix réalise Rolling Thunder Revue : A Bob Dylan Story By Martin Scorsese.

Il est rageusement question de non-dits de l’un des couples les plus fracassants de discrétion. Dans les années suivent, Baez utilise sa notoriété pour ouvrir les scènes à Dylan, le faisant connaître à un public plus large. Ils chantent ensemble « With God On Our Side, Blowin’ in the Wind », et tant d’autres hymnes devenus les battements de cœur d’une génération. Au début des années 1990, Dylan développe une relation d’une rare impétuosité à l’endroit du public. Avec quelques couacs. Cela se passe en Suisse, à Montreux. Et dans le coin, on ne rigole pas avec les principes. La ville attend le chevauchement du bitume par le cowboy venu de nowhere. Et flop : le texte joue la jungle, ce que le public ne manque pas violemment signifier ! Quant au tandem, il est sèchement éloquent et bruyamment probant. Les deux artistes entraînent les foules. « De le montrer était aussi fluide que leurs harmonies vocales : parfois proches, parfois lointaines, mais toujours liées. Alors que Dylan devenait un phénomène, plus célèbre que quiconque sur la scène folk, leur dynamique changeait. Joan Baez restait militante, intransigeante sur ses engagements, tandis que Dylan, plus insaisissable, se répondait peu à peu dans une posture moins politisée, refusant d’être le ‘’porte-parole’’ qu’on voulait faire de lui. Une rupture silencieuse et une blessure muette. Au milieu des années 60, Dylan s’éloigne. Il ne répond plus aux appels, ne donne plus signe de vie. Joan Baez, blessée, vit cela comme une trahison silencieuse. Elle dira plus tard lors d’un point de presse à Fès que cette rupture non dite l’a hantée pendant longtemps. ‘’Il est parti sans dire au revoir. C’était peutêtre sa manière d’aimer.’’ Elle racontera dans ses mémoires avoir attendu un mot, une explication… mais Dylan, fidèle à son mystère, n’en a jamais donné. Leur relation n’a jamais été officiellement ‘’commencée ‘’, et elle ne s’est jamais vraiment ‘’terminée’’. »
 
Juste deux voix

Il a fallu du temps. Des décennies mêmes. Pour que Joan Baez accepte, digère, et transforme cette douleur en douceur. Dans le documentaire « No Direction Home » de Martin Scorsese, on croise ceux qui ont marqué le parcours du monstre : Woodie Guthrie, Allen Ginsberg, The Clancy Brothers, Joan Baez, Webb Pierce, Johnny Cash, Pete Seeger, Hank Williams… La chanteuse parle en fin de lui sans amertume. Elle sourit même en évoquant leurs jeunes années. Un sourire peu triste, mais plein de tendresse. » Ils sont remontés sur scène ensemble dans les années 1970, puis plus rarement. Pas pour rejouer le passé, mais pour lui offrir une note de réconciliation. Pas besoin de mots. Pas besoin d’explications. Juste deux voix qui se retrouvent et se fournissent. Un amour sans nom, un héritage éternel. Aujourd’hui, Joan Baez a 83 ans. 

Elle ne chante plus sur scène, mais elle continue d’écrire, de peindre, et surtout de se souvenir. De ce garçon aux yeux insaisissables, aux mots acérés, et à l’amour fuyant. De cette relation sans forme, sans promesse, mais si intensément réelle. Elle dit parfois : ‘’J’ai aimé Bob à ma manière. Il ne m’a jamais dit qu’il m’aimait, et pourtant je crois qu’il l’a fait.’’ Et peutêtre que ça suffit. Parce que certaines histoires n’ont pas besoin de fin. Ni de nom. » Elles se déposent simplement dans le sillage du temps et deviennent autre chose : une note suspendue. Un frisson dans l’histoire de la musique. Une vérité que seuls deux cœurs ont connue. …comprendre que certaines douleurs ne sont pas faites pour être effacées, mais transformées. Et c’est exactement ce qu’elle fit — en musique, en peinture, en silence parfois. « Leur histoire, entre éclats de lumière et ombres persistantes, n’était pas une simple romance déçue. C’était une page d’histoire culturelle, un récit où deux voix majeures du XXe siècle ont tissé une trame commune avant de suivre des lignes séparées, mais jamais totalement opposées. » Des lignes parallèles pour la vie.

 

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