Deux ressortissants français, visés par des mandats d’arrêt internationaux et des notices rouges d’Interpol, ont été interpellés dimanche à Marrakech suite à leur identification comme complices de Mohamed Amra, le narcotrafiquant franco-algérien qui était en cavale en Roumanie. Selon le communiqué de la DGSN parvenu à L’Opinion, l’arrestation s’est faites lors d’une opération menée par la police judiciaire, en coordination avec la DGST. Détails.
Dimanche 23 février, les éléments du service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech, en collaboration avec la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST), ont procédé à l’arrestation de deux ressortissants français, âgés de 28 et 38 ans, sur la base de mandats d’arrêt internationaux émis par la justice française et de notices rouges D’INTERPOL.
Selon un communiqué de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), les investigations ont permis de localiser les suspects à Marrakech, avant qu’une opération sécuritaire renforcée ne mène à leur interpellation. Cette opération s’inscrit dans un cadre de coopération étroite entre les services marocains et les autorités françaises.
Parallèlement, Mohamed Amra a comparu dimanche devant une juge à Bucarest. Menotté et vêtu d’une veste de sport noire, il a accepté sa remise aux autorités françaises, bien qu’il continue à nier les faits qui lui sont reprochés. Son avocate, Maria Marcu, a déclaré qu’il souhaitait « respecter la décision des autorités françaises », qui s’apprêtent à l’extrader sous haute surveillance.
Dès l’annonce de son arrestation, une vague d’interpellations a été menée en France. Dix personnes de son entourage ont été arrêtées entre samedi et dimanche, notamment à Rouen et Évreux, selon une source policière. Certaines d’entre elles sont suspectées d’avoir aidé à son évasion et à sa cavale. Des armes ont également été saisies lors des perquisitions.
L’histoire de Mohamed Amra est celle d’une ascension fulgurante dans le crime organisé. Condamné pour la première fois à 13 ans, il a progressivement dérivé vers des activités criminelles de plus en plus violentes. Un rapport de l’Inspection Générale de la Justice (IGJ), publié en juillet 2024, souligne que sa dangerosité croissante n’avait pas été évaluée à sa juste mesure, alors qu’il est suspecté d’avoir continué à gérer ses trafics depuis la prison.
Son arrestation a été rendue possible grâce à une collaboration étroite entre les services de police français et roumains. Selon les autorités, Amra comptait quitter la Roumanie pour la Colombie et subir une opération de chirurgie esthétique afin d’échapper aux enquêteurs. Il a finalement été repéré et interpellé près d’un centre commercial à Bucarest.
Cette opération sécuritaire qualitative illustre l’engagement des services de la DGSN et de la DGST dans le renforcement de la coopération sécuritaire internationale, comme elle incarne la solidité de la collaboration bilatérale entre les services de sécurité marocains et leurs homologues français dans les questions de sécurité commune. À noter qu’un autre communiqué de la DGSN diffusé vendredi 21 février, soit la veille même de l’arrestation de Mohamed Amra en Roumanie, faisait état de l’arrestation à Casablanca d’un ressortissant franco-algérien lié au trafic international de stupéfiants, sans préciser toutefois s’il était ou non lié au réseau Amra.