Hakimi cartonne au PSG mais reste discret en sélection. Le Maroc exploite-t-il vraiment son joyau à sa juste valeur ?
Avec 7 buts et 14 passes décisives en 45 matchs toutes compétitions confondues, Hakimi est actuellement le défenseur le plus décisif du monde. Indispensable dans le système parisien, vice-capitaine du club, il n’a cessé de progresser depuis son arrivée dans la capitale française en 2021. Cette saison, il a franchi un cap, notamment sur l’apport offensif, sans pour autant renoncer à son rôle défensif.
Mais en sélection, ce Hakimi-là semble bridé. Moins sollicité dans ses montées et cantonné à un rôle essentiellement défensif, il donne parfois l’impression d’être sous-exploité. Ce constat alimente les critiques d’un public de plus en plus nombreux à appeler Walid Regragui à faire preuve d’audace à explorer de nouvelles pistes tactiques et à s’éloigner d’un schéma jugé trop rigide et défensif. Ces remarques sont-elles justifiées ? Seul un technicien peut en juger avec certitude. Mais Hakimi gagnerait à évoluer dans un rôle plus libre, voire plus axial ou en piston droit, afin de libérer tout son potentiel offensif. Cette réorganisation permettrait aussi à Noussair Mazraoui de retrouver son véritable poste sur le flanc droit, lui qui a longtemps été contraint de dépanner à gauche. Une redistribution des rôles qui pourrait renforcer les deux ailes, plutôt que d’en limiter l’impact. Il s’agirait d’un premier pas pour adapter le système de jeu aux profils exceptionnels dont dispose aujourd’hui le « Mountakhab ».
Des questions cruciales demeurent, notamment en défense, où des ajustements seront nécessaires pour affronter les grandes nations du continent. Ce travail incombe à Walid Regragui, dont les choix et l’autorité ont déjà montré leur efficacité, notamment lors de l’épopée au Qatar. Mais à l’approche d’un rendez-vous aussi crucial que la CAN 2025, l’attente est grande et l’exigence encore plus.
Car Achraf Hakimi, comme plusieurs autres stars de la sélection, n’est pas qu’un joueur. Il est un ambassadeur du soft power marocain, un symbole du label “Made in Morocco”. À l’image de l’équipe nationale au Mondial 2022, ces joueurs ont offert au Royaume une vitrine exceptionnelle sur la scène internationale. Il est donc impératif de valoriser leur talent au maximum, afin de donner tout son sens à l’investissement du pays dans des infrastructures modernes et à sa montée en puissance comme destination privilégiée pour les grandes compétitions.