Une étude confirme que la faille de Tizi N’Test est à l’origine du séisme d’Al Haouz. Grâce à l’imagerie satellitaire, les chercheurs soulignent l’impact des contraintes tectoniques et l’urgence de renforcer la surveillance sismique au Maroc.
L’étude, intitulée « Répartition des contraintes et interaction des failles lors du séisme d’Al-Haouz de 2023 », utilise des technologies de pointe pour analyser la dynamique des failles de la région du Haut Atlas occidental. Parmi les outils mobilisés, l’imagerie satellitaire DInSAR (Interférométrie Radar à Synthèse d’Ouverture) a permis de cartographier avec une précision sans précédent les déplacements du sol avant et après le tremblement de terre.
Les données ont révélé un épicentre situé à environ 73 km au sud-ouest de Marrakech, à une profondeur de 28 km, dans une zone où les mouvements tectoniques sont habituellement modérés. L’analyse des répliques sismiques a montré une concentration d’activité autour de la faille de Tizi N’Test, renforçant l’hypothèse selon laquelle cette structure serait responsable du séisme principal.
Le modèle de Triangular Elastic Dislocation (TDE), employé pour simuler la déformation du sol induite par le tremblement de terre, a confirmé que le mouvement principal était en accord avec la faille de Tizi N’Test, tandis que d’autres structures, comme la faille de Jebilet (JTt), ont joué un rôle secondaire.
Selon les auteurs, cette interaction entre failles illustre parfaitement le phénomène de partitionnement des contraintes en contexte de convergence oblique entre la plaque africaine et la plaque eurasienne. Dans ce cadre, les failles orientées selon un axe nord-ouest/sud-est peuvent se réactiver sous l’effet de contraintes additionnelles, même si elles ne présentent pas, à première vue, une orientation optimale pour la rupture.
L’équipe de recherche recommande d’intégrer ces nouvelles données dans les normes de construction antisismique et d’accélérer la mise en place d’un réseau sismologique plus dense, capable de détecter précocement les signaux annonciateurs d’une activité anormale sur ces failles.
En définitive, si la terre a tremblé de manière aussi brutale en septembre 2023, c’est en raison d’un mécanisme géologique complexe dont la science commence tout juste à dévoiler les secrets. Mais une chose est sûre : la faille de Tizi N’Test est désormais sur la liste des zones à surveiller de près.