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Six influenceurs algériens ou franco-algérien visés par des procédures en France

Depuis début janvier, cinq influenceurs algériens et une franco-algérienne sont visés par des procédures en France pour des propos haineux, visant souvent des opposants au gouvernement algérien, dans un contexte de tensions diplomatiques entre Paris et Alger.

 

« Doualemn », Algérien de 59 ans, 168.000 abonnés sur TikTok, a été interpellé le 5 janvier à Montpellier, dans le sud de la France, et placé en centre de rétention administrative (CRA).

 

Dans une vidéo, il appelait à « donner une sévère correction à un homme semblant résider en Algérie », et sera jugé le 24 février pour « provocation à commettre un crime ».

 

Pour le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, il s’agit d’un « appel à la torture » visant « un opposant au régime actuel en Algérie », ce qui a justifié le retrait de son titre de séjour et son expulsion, et il peut être jugé « sans comparaître personnellement ».

 

« Doualemn » a été transféré jeudi vers Paris puis mis dans un avion vers l’Algérie, mais a été renvoyé en France dans la foulée, l’Algérie l’ayant « interdit de territoire », selon le ministère de l’Intérieur. Il a été de nouveau placé en CRA.

 

 

 

Youcef A., un Algérien de 25 ans, alias « Zazou Youssef » sur TikTok où il est suivi par plusieurs centaines de milliers d’abonnés, a été interpellé à Brest, dans l’ouest de la France, le 3 janvier. Il avait publié une vidéo appelant à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie.

 

Placé en détention, il doit être jugé le 24 février à Brest pour apologie du terrorisme.

 

Né à Mostaganem, en Algérie, arrivé en France en 2020, il a reçu en mars 2023 un titre de séjour d’un an en tant que parent d’enfant français, mais qui n’a pas été renouvelé en raison de condamnations pour vol et dégradations aggravées. Depuis le 18 avril 2024, il est sous une Obligation de quitter le territoire français (OQTF).

 

 

 

Imad Ould Brahim, 31 ans, influenceur algérien connu sous le nom d' »Imad Tintin », a été interpellé le 3 janvier près de Grenoble, dans le sud-est de la France, après avoir publié une vidéo appelant à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ».

 

Jugé le 6 janvier en comparution immédiate à Grenoble pour « provocation directe à un acte de terrorisme », il a été placé en détention et son procès a été renvoyé au 5 mars.

 

Entré en France en décembre 2021, il avait demandé en vain en août 2023 un titre de séjour après son mariage avec une Française et est sous le coup d’une OQTF.

 

 

 

Sofia Benlemmane, Franco-Algérienne d’une cinquantaine d’années qui animait des lives sur TikTok et Facebook, où elle est suivie par plus de 300.000 personnes, a été placée en garde à vue jeudi à Lyon pour « menaces de mort et provocation publique à la haine ».

 

Elle a notamment insulté lors d’un direct sur les réseaux sociaux en septembre une autre femme, en lui lançant « nique ta mère toi et ta France », « j’espère que tu seras tuée, j’espère qu’ils vont te tuer ».

 

Ex-joueuse de football, elle a été condamnée en 2001 à sept mois de prison avec sursis après avoir pénétré sur la pelouse du Stade de France lors d’un match amical France-Algérie.

 

Si elle s’est opposée fermement au pouvoir en place à Alger il y a quelques années, son discours a depuis radicalement changé et elle affiche désormais un soutien au gouvernement actuel.

 

 

 

 

 

Comme Sofia Benlemmane, les tiktokeurs « Abdesslam Bazooka » et « Laksas06 » ont fait l’objet le 6 janvier d’un signalement pour appel « à la haine ou à la violence ». Outre Sofia Benlemmane, l’un des deux autres est aussi visé par une enquête du parquet de Lyon, qui n’a pas précisé lequel.

 

« Abdesslam Bazooka » s’en est pris dans une vidéo le 10 décembre aux opposants au gouvernement algérien qualifiés de « traîtres » et a menacé de les « égorger ». Il n’a pas été interpellé jusque-là.

 

« Laksas06 » a repris le 11 décembre un sonore d’un autre Franco-Algérien dans lequel il présente les membres de la diaspora algérienne en France comme des « soldats dormants » prêts à devenir « des martyrs » pour défendre l’Algérie. Lui non plus n’a pas été interpellé.

 

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