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Transport urbain: Vers une cohabitation imminente entre taxis et VTC ?

Alors que le ministère de l’Intérieur promet une législation des voitures de transport avec chauffeur (VTC), les chauffeurs de taxis sont dans une course contre la montre pour adopter une application mobile commune propre à leur activité. Détails

Confronté à une transformation majeure des modes de transport, notamment avec l’arrivée de nouvelles marques de transport par applications, le secteur du Transport par taxis est plus que jamais appelé à se moderniser pour répondre aux nouvelles exigences des usagers.

C’est dans cette optique qu’une rencontre dédiée à l’intégration des nouvelles technologies dans le paysage du transport urbain, a eu lieu, mardi, à la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services de la région Rabat-Salé-Kénitra, en présence des taximen, du ministère de la Transition numérique et de la wilaya de la région.

Lors de cette réunion, les chauffeurs de taxi ont souligné l’urgence de moderniser le secteur en accélérant et en organisant l’adoption des technologies numériques dans leur activité quotidienne, afin d’améliorer la qualité de leur service dans un marché en pleine expansion.

Autrement dit, les professionnels souhaitent adopter une application mobile commune pour le transport des taxis, avec la possibilité de paiement électronique et de suivi post-service, garantissant transparence et respect des données personnelles, tout en restant conforme au cadre légal existant. Pour eux, l’ouverture sur les nouvelles tendances en matière de transport permettra de renforcer la compétitivité de ce secteur vital et de regagner la confiance des usagers.

À vrai dire, de nombreux chauffeurs de taxis utilisent déjà des applications mobiles dans leur activité quotidienne. À Agadir, par exemple, « Wink Taxi » a révolutionné le transport urbain en offrant aux usagers une plateforme leur permettant de commander une source en taxi où qu’ils se trouvent, de la même manière que pour les VTC. Il reste désormais à généraliser cette solution dans le reste des régions du Royaume, ou encore à encourager de telles initiatives dans chaque région.

Les professionnels ont également souligné l’importance d’instaurer un contrôle strict des chauffeurs engagés dans cette transition numérique. Ils proposent, à cet égard, l’adoption d’une licence de chauffeur professionnel spécifique pour les conducteurs impliqués dans le transport via des applications de taxis.

Pour accélérer ce processus, une série de réunions sont prévues entre les chauffeurs de taxis, le ministère de l’Industrie et du Commerce, ainsi qu’Al-Barid Bank, afin de parvenir à une vision commune pour la numérisation du secteur.

Qu’en est-il des VTC ?

D’autre part, les taximen estiment que l’aboutissement de cette vision ne pourra avoir lieu qu’en mettant fin à l’« anarchie » qui règne dans le transport urbain, en référence à la prolifération des chauffeurs utilisant des applications, très prisées des usagers. Une réalité qui ne passe pas inaperçue au ministère de l’Intérieur. Lequel insiste sur l’urgence de réguler le transport urbain afin de combler le vide juridique dans lequel évoluent, actuellement, ces voitures de transport avec chauffeurs.

Intervenant, mardi, à la séance hebdomadaire de la Chambre des Conseillers, Abdelouafi Laftit a invité toutes les parties prenantes au dialogue pour trouver une issue à la crise persistante entre les deux parties. Le ministre a reconnu, au passage, que les applications de réservation représentent une réalité incontournable. « On ne peut pas intégrer officiellement les VTC, mais on ne peut pas non plus faire semblant de les ignorer », a-t-il déclaré, ajoutant que « le contexte actuel nous oblige à prendre en compte toutes les évolutions qui se présentent ».

Abdelouafi Laftit a également révélé que son département mène actuellement une étude approfondie pour définir les moyens de réguler le secteur. « Très prochainement, des solutions seront trouvées pour permettre la légalisation de ces applications, offrant ainsi aux citoyens la liberté de choisir le mode de transport qui leur convient », a-t-il indiqué.

A cet égard, il faut rappeler que la prolifération des applications de VTC a bouleversé le transport urbain au Maroc, générant une rivalité inquiétante avec les taxis traditionnels. Ces derniers dénoncent une concurrence jugée déloyale, tandis que les chauffeurs de VTC plaident pour une reconnaissance officielle de leur statut.
 

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