2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, a confirmé vendredi l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur la base de six séries de données internationales. Les dix dernières années ont toutes été classées dans le Top 10, ce qui constitue une série extraordinaire de records de température, souligne l’agence onusienne dans un communiqué.
“Cela signifie que nous devons redoubler d’effort pour garder le cap”, a-t-il dit, appelant à “une action climatique d’avant-garde en 2025”. “Il est encore temps d’éviter la pire des catastrophes climatiques. Mais les dirigeants doivent agir maintenant”, a-t-il souligné.
L’OMM fournit une évaluation des températures fondée sur de multiples sources de données afin d’appuyer la surveillance internationale du climat et de fournir des informations faisant autorité dans le cadre du processus de négociation des Nations unies sur le changement climatique. Les ensembles de données proviennent du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), de l’Agence météorologique japonaise, de la NASA, de la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des États-Unis, du Met Office du Royaume-Uni en collaboration avec l’Unité de recherche climatique de l’Université d’East Anglia (HadCRUT) et de Berkeley Earth.
“L’histoire du climat se déroule sous nos yeux. Nous n’avons pas seulement connu une ou deux années record, mais une série complète de dix ans. Cette évolution s’est accompagnée de conditions météorologiques extrêmes et dévastatrices, d’une élévation du niveau des mers et d’une fonte des glaces, le tout alimenté par des niveaux records de gaz à effet de serre dus aux activités humaines”, a déclaré Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM.
“Il est important de souligner qu’une seule année de plus de 1,5 °C ne signifie PAS que nous allons rater les objectifs de température à long terme de l’Accord de Paris, qui sont mesurés sur des décennies plutôt que sur une année individuelle. Cependant, il est essentiel de reconnaître que chaque fraction de degré de réchauffement est importante. Que ce soit à un niveau inférieur ou supérieur à 1,5°C de réchauffement, chaque augmentation supplémentaire du réchauffement climatique accroît les impacts sur nos vies, nos économies et notre planète”, a-t-elle ajouté. À noter que la publication des six ensembles de données sur les températures a été coordonnée entre les institutions afin de souligner les conditions exceptionnelles qui ont prévalu en 2024.
Une étude distincte publiée dans Advances in Atmospheric Sciences a révélé que le réchauffement des océans en 2024 a joué un rôle clé dans les températures record. Selon l’étude dirigée par le professeur Lijing Cheng de l’Institut de physique atmosphérique de l’Académie chinoise des sciences, l’océan est le plus chaud jamais enregistré par l’homme, non seulement à la surface, mais aussi dans les 2.000 mètres supérieurs.
Une équipe de 54 scientifiques de sept pays et de 31 instituts a participé à cette étude. Environ 90 % de la chaleur excédentaire due au réchauffement climatique est stockée dans les océans, ce qui fait du contenu thermique des océans un indicateur essentiel du changement climatique. De 2023 à 2024, l’augmentation de la teneur en chaleur des océans à 2000 m de profondeur est de 16 zettajoules (10 joules à la puissance 21), soit environ 140 fois la production totale d’électricité dans le monde en 2023, selon l’étude, qui s’appuie sur l’ensemble des données de l’Institut de physique de l’atmosphère.