Cinq décennies après la Marche verte, qui a marqué un tournant historique dans le processus de reconquête des provinces du Sud, la question du Sahara marocain entre dans une nouvelle phase où la symbolique nationale croise les transformations géopolitiques et économiques mondiales.
Quant au Front Polisario, son image est de plus en plus fragilisée, compte tenu de nombreux rapports internationaux mettant en évidence des liens suspects entre ses membres et des groupes extrémistes au Sahel, au point que le Congrès américain a envisagé de le classer comme organisation terroriste. Cette évolution fait du discours sécessionniste davantage un fardeau politique et sécuritaire qu’une revendication légitime. Cependant, l’importance croissante du Sahara marocain ne se limite pas à ses dimensions politique et souveraine ; elle se manifeste également dans sa dimension stratégique. Depuis que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a lancé le nouveau modèle de développement au cœur des provinces du Sud en 2015, la région est devenue une plateforme logistique et économique de premier plan pour l’Afrique. Des projets majeurs tels que l’autoroute Tiznit-Dakhla et le port atlantique de Dakhla ont fait du sud du Maroc une porte d’entrée naturelle vers les marchés ouest-africains et sahéliens, à l’heure où les puissances internationales rivalisent pour étendre leur influence sur le continent.
Les transformations énergétiques mondiales ont encore davantage mis en évidence l’importance des provinces du Sud.
Le Maroc a investi massivement dans les énergies renouvelables, notamment dans les projets solaires, éoliens et d’hydrogène vert, le positionnant parmi les pays africains les mieux préparés à intégrer le marché international des énergies propres.
Le Sahara marocain est également riche en minéraux stratégiques tels que le cobalt, essentiel à la fabrication de batteries et de voitures électriques, ce qui en fait un espace crucial de l’économie verte mondiale. Dans ce contexte, l’attention se tourne vers la Russie et la Chine.
Ces deux pays, membres permanents du Conseil de sécurité, ont jusqu’à présent maintenu une neutralité pragmatique fondée sur le cadre onusien, mais des considérations stratégiques pourraient les inciter à adopter une approche plus rigoureuse.
La Chine, qui rejette toute tendance séparatiste dans ses affaires intérieures, notamment concernant Taïwan, le Xinjiang et le Tibet, estime que la proposition d’autonomie marocaine est conforme à sa philosophie de souveraineté.
La Russie, cherchant à étendre sa présence en Afrique dans un contexte de concurrence croissante avec l’Occident, pourrait considérer le Maroc comme un partenaire fiable ouvrant de nouveaux horizons de coopération dans une région stratégique.
La prochaine session du Conseil de sécurité, en octobre prochain, intervient dans ce contexte et marque un tournant dans le conflit. Elle coïncide avec le cinquantième anniversaire de la Marche verte et avec une dynamique diplomatique croissante en faveur de la proposition marocaine.
Tout changement de position de Moscou et de Pékin mettrait fin à la période d’ambiguïté et consoliderait le consensus international selon lequel l’autonomie est la solution définitive et applicable.
Le Sahara marocain n’est plus seulement un différend régional ; il est devenu un espace stratégique pour façonner l’avenir de l’Afrique et une plateforme pour l’énergie verte et l’intégration économique.
À l’approche du cinquantième anniversaire de la Marche verte, les contours d’une solution se précisent plus que jamais.
Ce processus, mené avec confiance par le Maroc sous la vision royale, est consolidé par le soutien croissant de la communauté internationale pour mettre fin à ce conflit artificiel et clore un différend territorial de longue date, tant géographique qu’historique, qui n’a aucune raison d’être, autour du Maroc.