Elles sont plus de 90% parmi les entités à opérer dans le secteur alimentaire en Afrique. Il s’agit des micro-entreprises, petites et moyennes entreprises (MPME), d’où la nécessité de favoriser des économies d’échelle et un partage des outils de production pour réduire les coûts opérationnels et mieux répondre aux critères d’achat des consommateurs africains, indique une enquête du cabinet de conseil Boston Consulting Group et de la Fondation Mastercard. Grille de lecture.
En effet, selon l’étude, environ 70% des consommateurs en Afrique subsaharienne préfèrent les marques alimentaires locales à celles internationales, en raison notamment de la bonne qualité et des prix plus abordables de leurs produits. Intitulé : «Transforming Africa’s Food Systems : How Food Brands Can Lead the Way», ledit document se base sur une enquête réalisée auprès de 2300 consommateurs dans huit pays africains (Kenya, Ouganda, Ethiopie, Nigeria, Côte d’Ivoire, Ghana, Afrique du Sud et Zambie).
Les personnes interrogées font leurs achats de produits alimentaires emballés dans des magasins de détail modernes. Les experts soulignent que dans tous les pays étudiés, les consommateurs qui optent pour les produits alimentaires locaux le font en raison d’un meilleur prix (44%), d’un goût local authentique (43%), des habitudes familiales en matière d’achats (34%) et de la disponibilité des produits (30%).
Plus généralement, les sondés ont déclaré que les facteurs les plus importants qui influencent leur décision d’acheter des produits alimentaires dans les magasins de détail sont, dans l’ordre, la qualité (38% des répondants), le prix (29%), la sécurité du produit (13%) et la réputation de la marque (10%). 2% seulement des sondés accordent de l’importance à l’impact de la fabrication des produits en termes de création d’emplois locaux ou de protection de l’environnement.
Les principaux moteurs de ce boom attendu sont la croissance démographique rapide, l’urbanisation galopante, la hausse des revenus des populations et les nouvelles habitudes des consommateurs en matière d’achat et de préparation des repas.
Plus encore, la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) devrait favoriser un accroissement de 41% des échanges de produits agroalimentaires par rapport aux niveaux de 2020, selon les prévisions de Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, lit-on dans le rapport.
Dans ses recommandations, et afin de soutenir cette tendance, le document invite les banques commerciales à favoriser l’accès à des capitaux moins coûteux pour encourager ce type d’initiatives portées par les MPME alimentaires actives sur le continent, mais des financements concessionnels sont aussi nécessaires.
D’ailleurs, une analyse de Boston Consulting Group montre que 19 milliards de dollars ont été consacrés au développement en amont des exploitations agricoles en Afrique entre 2018 et 2021, principalement par le biais de l’aide publique au développement et des organisations multilatérales de développement.
En revanche, 100 millions de dollars seulement ont été directement alloués aux activités intermédiaires et en aval de la chaîne de valeur agroalimentaire, telles que la transformation, l’emballage, la logistique et la vente au détail. D’où la nécessité d’un changement de paradigme dans l’allocation des fonds, afin de maximiser l’impact et d’élargir les bénéfices tout au long de la chaîne de valeur.
Autrement dit, plus de 90% de ces entités sont des micro-entreprises, petites et moyennes entreprises (MPME) qui font face à plusieurs obstacles, dont des difficultés d’accès à des financements abordables, une réputation limitée auprès des acheteurs et des coûts élevés des intrants tels que l’emballage. Ces startups ont le plus besoin d’un soutien financier adéquat pour florir leurs activités.
Pour tirer profit de ce gisement d’opportunités avec la ZLECAf, les entreprises alimentaires africaines doivent non seulement comprendre le comportement d’achat des consommateurs, mais également procéder à une mise à l’échelle pour fournir des produits d’une manière économiquement viable et créer une reconnaissance de la marque sur des marchés de plus en plus concurrentiels, fait savoir le rapport.