Election de Donald Trump : Quand le virtuel s’impose dans les urnes

Au-delà de l’aspect politique de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, force est de constater que le retour triomphal du milliardaire à la Maison Blanche a révélé le rôle crucial du réseau social X d’Elon Musk dans la mobilisation des électeurs pendant la campagne en faveur du candidat Trump. Les 120 millions de dollars du patron de Telsa en faveur de l’ancien-nouveau président et candidat républicain ont été « déterminants ».

L’implication d’Elon Musk via son réseau social X dans cette campagne pour l’élection présidentielle américaine a confirmé cette nouvelle réalité du bouleversement du paysage médiatique à travers le monde avec l’émergence des nouveaux moyens d’information et de communication. Un changement radical qui relègue au second plan les médias mainstreams, les médias traditionnels, radios et chaînes de télé,   face aux réseaux sociaux et autres plateformes numériques  de plus en plus   sollicités par les millions d’utilisateurs dans le monde. Ce phénomène s’installe dans notre vie quotidienne et consacre le poids des influenceurs, qui inondent leurs millions d’abonnés de vidéos, de sketchs ou d’émissions à suivre en stream ou en podcast. Il suffit de rappeler l’exemple du célèbre et controversé Youtubeur américain Joe Rogan, et dont le soutien à Donald Trump était également décisif.  
 
 
Et ce fut un levier de poids pour le milliardaire-candidat. Et pour cause, depuis 2009, Joe Rogan anime  The Joe Rogan Experience, un podcast d’entretiens, devenu le podcast le plus écouté au monde sur Spotify, qui a acquis l’exclusivité du podcast Numéro 1 aux États Unis en 2022 pour la baguette somme de 100 millions de dollars. Sans oublier également près de 20 millions d’abonnés sur Youtube. Ces deux exemples en disent long sur le rôle de plus en plus accru en matière d’influence et d’orientation des  opinions. 
 
Les chiffres sont là pour le confirmer. Les contenus sont consommés par des millions d’utilisateurs. A l’opposé, 70 millions d’Américains seulement ont regardé le débat Trump/Harris sur la chaîne ABC au mois de Septembre.
 
Je ne vais pas épiloguer sur la nature et le niveau des contenus que véhiculent les réseaux sociaux et les plateformes numériques. Mais une chose est sûre : ces outils sont le reflet des nouvelles tendances d’une consommation accrue du superficiel qu’engendre aujourd’hui plus que jamais le libéralisme dans ses différentes formes. Le phénomène Trump en est la parfaite illustration.

Hassan Louizi, journaliste, chercheur en communication
 

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