Les camps de Tindouf connaissent des jours sombres où sévissent chaos et insécurité, démontrant l’ampleur de la détérioration du système de sécurité laissé par les autorités algériennes entre les mains des milices du Polisario, croyant dégager la responsabilité de l’armée algérienne.
Dans l’un des incidents les plus marquants, un cheikh âgé de la tribu Lagwidsat a été kidnappé par un gang armé suite à une dispute autour d’un chargement de drogue volé à son fils. Le cheikh a été emmené dans la région mauritanienne de Bir Um Graine, où une vidéo a été filmée, montrant le vieil homme assis au milieu de ses ravisseurs, masqués et armés jusqu’aux dents. Le vieillard avec un visage exprimant une peur bleue et une terreur extrême, suppliait les membres de sa famille de fournir aux membres du gang ce qu’ils exigeaient en échange de sa vie. Le vieillard avait été enlevé alors qu’il était en service au sein d’une unité militaire devant assurer la sécurité du passage reliant l’Algérie aux camps des sahraouis. Selon nos sources, l’enlèvement du vieil homme était dû au fait que son fils était soupçonné par les ravisseurs d’appartenir à une bande adverse qui aurait volé un stock de drogue leur appartenant et qui exigeaient en échange de sa vie la restitution d’un produit qu’il ne détenait pas et avec le vol duquel il n’avait aucun lien. Cet incident ne constitue pas une exception dans des camps devenus une forêt où la raison du plus fort, et surtout de celui épaulé par un membre de la bande régnante, est la meilleure. Cet enlèvement n’est pas exceptionnel. Il s’agit d’un incident parmi des dizaines et qui reflète le manque de sécurité et de valeurs humaines dans les camps, où des innocents deviennent monnaie d’échange et boucs émissaires dans les conflits entre gangs, et ce, en l’absence de toute intervention des prétendues autorités.
Un autre incident, dans lequel une imposante force de la soi-disant gendarmerie du Polisario, dirigée par des caïds du mouvement, a lancé une attaque contre une famille, sans arme ni défense dans le camp d’Aouessred. L’objectif était d’intimider la famille dont la tente avait été prise d’assaut, les femmes agressées, les dents de l’une d’entre elles brisés, alors qu’une autre effrayée avait été transportée à l’hôpital avec de graves problèmes abdominaux.
Quant aux hommes, ils ont été kidnappés sous le couvert de l’obscurité, sans aucune explication, dans une démonstration de force. Comment peut-on parler de dignité humaine dans un endroit où les femmes sont battues et les hommes kidnappés sans que les agresseurs n’aient de comptes à rendre? Les exactions et les horreurs ne s’arrêtent pas là. Les agressions, les kidnappings et les prises d’otages sont monnaie courante dans les camps de Tindouf, où domine la logique de règlements de comptes parmi la population. Personne ne se soucie du droit de convivialité. Face à ces événements tragiques, les autorités algériennes maintiennent leur silence assourdissant, laissant les camps otages du chaos géré par les dirigeants du Polisario qui, au lieu de protéger les Sahraouis, les abandonnent, les laissant se débattre face à l’injustice et à l’oppression dans une forêt où seule la voix des armes est audible. Les résidents des camps de Tindouf vivent dans un environnement où il n’y a ni sécurité, ni dignité, et où les droits de l’Homme sont des termes inconnus. Le quotidien des populations est jalonné de tyrannie des gangs et de l’exploitation par les dirigeants qui ne pensent qu’à garnir leurs comptes dans les banques étrangères.
Les camps sont un lieu où la seule loi est celle où les criminels sont adulés, craints et respectés, et où le pauvre individu est victime de ces pratiques barbares. Les événements tragiques que vivent ces populations ont poussé un grand nombre de jeunes à tenter de fuir les camps, quitte à se faire abattre par des soldats algériens à la gâchette facile et dont la consigne est de tirer sut tous ceux qui veulent fuir ces camps où l’adage «Affame ton chien il te reste fidèle» est la devise.