En plein essor, les Industries Culturelles et Créatives (ICC) marocaines s’imposent comme un pilier stratégique du développement économique et de la diplomatie culturelle. Doté d’une vision ambitieuse, le Royaume dynamise son cinéma et valorise ses créations artistiques sur la scène inter- nationale. Avec des subventions accrues aux collaborations innovantes, le Maroc s’arme comme une destination de choix pour les tournages mondiaux et les productions créatives. Une nouvelle ère s’ouvre, plaçant le Royaume au carrefour des traditions et de l’innovation, en position idéale pour conquérir les marchés globaux et influencer le paysage culturel mondial. Détails.
Les industries culturelles, qui englobent des secteurs variés tels que la musique, le théâtre, la peinture, le cinéma ou encore les jeux électroniques, représentent un potentiel économique immense. À titre d’exemple, en 2021, ces industries ont généré près de 2,9% du PIB mondial, employant environ 30 millions de personnes, selon l’UNESCO. Pour le Maroc, l’objectif est clair : mobiliser ses talents et ses ressources pour faire des ICC un pilier économique et un levier d’emploi.
Cependant, comme l’a souligné Bensaïd, le développement de ces industries exige une rupture avec les pratiques de rente qui freinent l’innovation. L’investissement, tant matériel qu’immatériel, est crucial pour donner aux jeunes artistes et créateurs les moyens de se projeter sur la scène internationale.
Au-delà des formes d’art traditionnelles, le Maroc mise sur l’industrie des jeux électroniques, un secteur en pleine expansion. Ce marché, qui pesait 215 milliards de dollars au niveau mondial en 2022, selon Newzoo, offre des opportunités considérables. Pour répondre à cette dynamique, le gouvernement a inauguré la première école dédiée aux métiers des jeux vidéo. Cet établissement, développé en partenariat avec des experts internationaux, formera une nouvelle génération aux métiers de la conception, du développement et du design.
Les Industries Culturelles et Créatives (ICC) marocaines, malgré leur potentiel prometteur, continuent de se heurter à des obstacles structurels majeurs. Parmi les défis identifiés figurent, selon les spécialistes, le manque de financement adapté, la structuration insuffisante des filières et la nécessité de développer davantage les compétences. Pour y remédier, la stratégie nationale propose une série de mesures clés : des incitations fiscales pour encourager les investissements, la création de partenariats public-privé pour soutenir les projets innovants, la digitalisation des contenus culturels afin d’en élargir l’accès, ainsi que des initiatives de promotion à l’international pour mettre en avant la richesse de la culture marocaine.
En intégrant les ICC dans sa stratégie économique globale, le Maroc nourrit l’ambition, selon Mohamed Mehdi Bensaïd, de devenir un acteur incontournable sur la scène culturelle internationale. Cette démarche dépasse les seules considérations économiques : elle reflète également la volonté d’affirmer la diplomatie culturelle du Royaume tout en répondant aux attentes des jeunes générations en quête de visibilité et d’opportunités.
L’un des principaux leviers de cette stratégie repose sur l’augmentation des subventions publiques destinées aux productions internationales, passées de 20% à 30%. Cette mesure s’aligne sur les standards internationaux et vise à positionner le Maroc comme un acteur clé sur la scène cinématographique mondiale. Depuis la mise en œuvre de cette politique, le chiffre d’affaires généré par les investissements étrangers dans le secteur a dépassé 1,5 milliard de dirhams, témoignant de l’efficacité des initiatives engagées.
Pour consolider cette dynamique, le gouvernement a annoncé la création d’une cité dédiée à la création cinématographique internationale à Ouarzazate, en collaboration avec des partenaires locaux, notamment le Conseil de la ville. Ce projet ambitieux vise à développer un écosystème complet, incluant des studios de tournage, des infrastructures techniques et des services spécialisés. Grâce à ces installations, les durées de tournage, actuellement limitées à 15 jours ou un mois, pourraient s’étendre à deux ou trois mois, générant davantage de retombées socio-économiques pour les régions concernées.
Cependant, la structuration de l’écosystème cinématographique marocain reste un défi de taille. L’objectif est de développer des infrastructures modernes tout en diversifiant les activités connexes, telles que la postproduction, la gestion des droits et la distribution internationale. Il s’agit également de renforcer les compétences locales en proposant des formations spécialisées adaptées aux exigences du marché mondial.
Le ministre a mis en avant la nécessité de distinguer le journalisme, encadré par des lois spécifiques en cours de révision, des réseaux sociaux, qu’il considère comme un espace public distinct. «Les réseaux sociaux ne relèvent pas du journalisme. Ils peuvent parfois être le théâtre d’insultes, touchant citoyens et responsables publics», a-t-il déclaré, ajoutant que tout citoyen peut saisir la justice en cas de diffamation.