Pour marquer le rendez-vous mondial de lutte contre le cancer, le Réseau Marocain de Droit à la Santé et de Droit à la Vie a pris l’initiative d’informer et de sensibiliser le public marocain en proposant des mesures de prévention face à cette maladie.
Prévenir le cancer, c’est possible :
Prévenir le cancer est possible. Grâce aux progrès de la recherche et à une meilleure compréhension des facteurs de risque, il devient possible de réduire l’incidence de cette maladie. Selon Ali Lotfi, Président du Réseau Marocain de Droit à la Santé et de Droit à la Vie, le cancer demeure l’une des principales causes de décès dans le monde, soulignant l’urgence de mettre en place des actions concrètes. Il insiste sur l’importance du diagnostic précoce, un facteur clé pour améliorer les chances de guérison et sauver des vies. De nombreux types de cancer, comme ceux du sein, du col de l’utérus, du côlon-rectum, de la prostate, de la vessie, ainsi que certains cancers infantiles et les lymphomes, peuvent être traités efficacement s’ils sont détectés tôt.
Pour la période 2025-2027, l’Union Internationale contre le Cancer (UICC) adopte le slogan « Unis par l’exceptionnel » pour mettre en avant l’importance de placer l’humain au centre des soins, en combinant expertise médicale et soutien humain pour améliorer les résultats des patients. Ali Lotfi insiste également sur le rôle crucial du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), une agence de l’OMS, dans l’identification des facteurs de risque majeurs du cancer tels que le tabac, l’alcool, l’obésité et la pollution de l’air.
Dans ce contexte, il souligne que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l’OMS, alerte sur les principaux facteurs de risque tels que le tabac, l’alcool, l’obésité et la pollution de l’air. Cette dernière, en particulier, représente un problème environnemental majeur. Le CIRC anticipe une hausse de 77 % des nouveaux cas de cancer d’ici 2050, soit plus de 35 millions de cas, contre 20 millions en 2022. Les cancers les plus meurtriers à l’échelle mondiale sont ceux du poumon, du côlon-rectum, du foie, de l’estomac et du sein.
Le Maroc passe à l’action :
Le Réseau Marocain de Défense du Droit à la Santé et du Droit à la Vie se joint ainsi à la Journée mondiale contre le cancer pour mettre en lumière les progrès du Maroc dans cette lutte, tout en soulignant l’importance de l’implication de tous les acteurs – individus, institutions, société civile. Le pays a mis en place la Stratégie Nationale de Lutte contre le Cancer 2020-2029 et bénéficie du soutien de la Fondation Lalla Salma, qui joue un rôle crucial en matière d’accès aux soins, de dépistage précoce et de prévention, notamment contre le tabagisme. Grâce à des partenariats avec le ministère de la Santé, la Fondation investit dans des infrastructures, des équipements et des traitements anticancéreux, tout en assurant la prise en charge de milliers de patients chaque année et en offrant un soutien psychosocial, notamment via les « Maisons de Vie ».
Pour traiter le problème du manque de traitement pour les personnes démunies, Ali Lotfi déclare : « Les malades démunis au Maroc étaient difficilement pris en charge, mais ce n’est plus le cas depuis que la lutte contre le cancer est devenue une priorité de santé publique ». En effet, la Fondation Lalla Salma et le ministère de la Santé ont mis en place un Plan National visant à réduire l’incidence du cancer, en mettant l’accent sur la prévention, le dépistage précoce et l’amélioration des soins. Ce plan inclut des programmes de dépistage pour les cancers du sein, du col de l’utérus et du côlon, ajoute-t-il.
Il précise également que la Fondation met en place des initiatives de solidarité sociale, telles que la construction de « Maisons de vie » pour les patients et leurs proches, ainsi que le développement d’un réseau de bénévoles à travers le Royaume. Elle soutient aussi les soins palliatifs à domicile et offre un accompagnement scolaire aux orphelins du cancer.
« Aujourd’hui, en 2025, il existe 12 centres régionaux d’oncologie et 4 centres hémato-oncologiques pédiatriques dans le secteur public. Des centres spécialisés, tels que le Centre Mohammed VI pour le traitement des cancers, offrent des soins de pointe et contribuent à la formation des professionnels de Santé. On compte aussi plus de 20 cliniques privées spécialisées en oncologie dans le secteur libéral », fait-il savoir.
Concernant la difficulté d’accès aux soins coûteux, il précise : « La gratuité des soins pour les patients démunis, à travers le régime d’assistance médicale (RAMED), anciennement AMO Tadamoune, permet désormais aux personnes atteintes de cancer de bénéficier gratuitement des traitements. »
Stimuler l’innovation en oncologie :
La lutte contre le cancer au Maroc a connu des avancées significatives ces dernières années. Le président du Réseau cite quelques-unes, comme la télémédecine, qui améliore l’accès aux soins dans les zones rurales en proposant des consultations à distance. La radiothérapie de précision, avec des technologies avancées telles que la radiothérapie conformationnelle, permet de cibler les tumeurs tout en préservant les tissus sains. La génomique et la médecine personnalisée, bien qu’encore émergentes, offrent la possibilité d’adapter les traitements en fonction du profil génétique des patients. Enfin, les partenariats internationaux facilitent l’accès à des protocoles de traitement innovants grâce aux collaborations avec des institutions étrangères.
Situations à gérer :
Malgré les progrès réalisés, des défis demeurent. Ali Lotfi insiste sur l’importance de sensibiliser le public aux risques, aux symptômes et au dépistage. Il plaide pour un meilleur accès aux traitements, surtout pour les populations vulnérables, et pour un soutien accru à la recherche. Dans une déclaration à « L’Opinion », il met en garde contre l’utilisation de produits chimiques et de pesticides non conformes dans l’agriculture, qui compromettent la qualité de la nourriture et la santé des familles. Il appelle également à une lutte renforcée contre les médicaments et produits cosmétiques falsifiés, afin de réduire l’incidence des cancers.
Recommandations pour limiter les risques :
Le Réseau met en avant plusieurs recommandations essentielles pour prévenir le cancer et promouvoir la santé. Parmi ces conseils, l’arrêt du tabagisme est une priorité, car il constitue la première cause évitable de cancer. En outre, il est fortement conseillé de limiter la consommation d’alcool, reconnu pour augmenter le risque de développer plusieurs formes de cancer.
Adopter une alimentation équilibrée et maintenir un poids corporel sain jouent également un rôle clé dans la prévention. En privilégiant les fruits, les légumes et une activité physique régulière, il est possible de réduire considérablement les risques de maladies graves. De plus, il est impératif de se protéger des rayons ultraviolets, car une exposition excessive au soleil est un facteur majeur de cancers de la peau. La vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) s’avère également une mesure de protection importante, car elle permet de se prémunir contre certains types de cancer.
Enfin, participer activement aux programmes de dépistage est un moyen efficace d’améliorer les chances de guérison, en détectant précocement les signes de cancer. Ces recommandations constituent un ensemble d’actions simples mais puissantes pour préserver la santé et prévenir l’apparition de cancers.