Le gouvernement marocain a présenté une stratégie visant à faire reculer le chômage à 9 % d’ici 2030, en générant 1,45 million de nouveaux emplois. Doté d’un budget de 15 milliards de dirhams, ce plan repose sur huit mesures prioritaires.
Depuis six années consécutives, le Maroc fait face à une crise hydrique sans précédent, qui a entraîné une contraction du secteur agricole, pilier de l’économie représentant 14 % du PIB national. En 2023, la détérioration des conditions climatiques s’est traduite par la perte de 137.000 emplois agricoles.
Le gouvernement, qui s’était initialement engagé à créer un million d’emplois durant son mandat 2021-2026, a vu ses ambitions freinées par la baisse des précipitations et les chocs économiques. Le plan d’action détaillé vise à relancer la dynamique du marché du travail tout en tenant compte de ces contraintes structurelles.
Ce dispositif financier se veut un levier pour lutter contre le chômage, en consolidant des secteurs stratégiques et en facilitant l’accès à l’emploi des catégories les plus touchées, notamment les jeunes et les femmes.
Le gouvernement attribue la montée du chômage ces dernières années à plusieurs facteurs déterminants. D’une part, les répercussions de la pandémie de Covid-19 ont fragilisé de nombreux secteurs économiques, réduisant les opportunités d’emploi et freinant la relance. D’autre part, la baisse du taux d’activité, actuellement fixé à 43,5 %, traduit une diminution de la participation de la population active au marché du travail. Enfin, la persistance de la crise agricole a considérablement limité la capacité du secteur à générer de nouveaux emplois, exacerbant ainsi la précarité et la vulnérabilité des travailleurs ruraux.
Face à ces défis, le gouvernement entend déployer des solutions structurelles pour relancer le marché du travail et garantir une croissance inclusive.
L’accompagnement des jeunes entrepreneurs constitue également une priorité, avec la mise en place d’aides spécifiques pour encourager la création de startups et le développement d’activités innovantes. Par ailleurs, le gouvernement prévoit un renforcement de la formation professionnelle, en l’adaptant aux exigences du marché du travail, afin d’améliorer l’employabilité des jeunes et des personnes en reconversion professionnelle.
Le gouvernement table sur une croissance économique de 4,6 % en 2025, portée principalement par les secteurs non agricoles, contre une croissance de 3,3 % en 2024, selon Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des Finances.
Face aux pertes d’emplois dans le secteur agricole, le gouvernement met en place plusieurs mesures pour favoriser sa relance. Parmi ces initiatives, l’extension des surfaces céréalières à 4 millions d’hectares vise à améliorer la production nationale et à réduire la dépendance aux importations. Par ailleurs, une plateforme numérique sera mise en place afin de faciliter la mise en relation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre agricole. Enfin, des subventions et des aides spécifiques seront allouées aux agriculteurs pour optimiser l’utilisation des ressources hydriques et renforcer leur résilience face aux sécheresses.