Mort de Jean-Louis Debré, figure de la vie politique française

Jean-Louis Debré, figure de la vie politique française et proche de l’ancien président de droite Jacques Chirac, est décédé mardi à 80 ans, a annoncé sa famille, suscitant une vague d’hommages.

M. Debré fut président de l’Assemblée nationale, après la réélection de Jacques Chirac en 2002, puis du Conseil constitutionnel (2007-2016), institution qui se prononce notamment sur la conformité des lois.

L’actuelle présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet (centre-droit) a déploré la perte d’un « immense serviteur de l’État ».

« C’était un personnage truculent et assez unique. Et puis c’était l’héritier d’une grande famille politique », a réagi l’ancien Premier ministre Edouard Philippe (droite).

« Sa valeur cardinale était la fidélité, à ses idéaux gaullistes, à une certaine idée de la France, à Jacques Chirac. Ministre, président du Conseil constitutionnel, il savait cultiver sa voix singulière, et la défense des libertés, avec un humour décapant », a souligné la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (droite).

Jean-Louis Debré était le fils de Michel Debré, qui avait dirigé le groupe ayant rédigé la Constitution de la Ve République, régime politique encore en place en France, et qui fut premier chef de gouvernement de Charles De Gaulle en 1959.

Hors de son camp, l’ancien président de la République socialiste François Hollande l’avait récemment qualifié auprès de l’AFP d' »homme fidèle, républicain et libre ». Les deux politiques avaient longtemps bataillé ferme avant d’entretenir des relations d’estime mutuelle.

D’abord magistrat, puis député, Jean-Louis Debré fut ministre de l’Intérieur de 1995 à 1997. Il avait dû faire face à une série d’attentats islamistes durant l’été 1995 et était devenu la bête noire de la gauche et des caricaturistes après l’expulsion musclée en 1996 de centaines de sans-papiers occupant une église à Paris.

Mais après 2002, changement radical: au perchoir, la gauche avait découvert « un vrai républicain », une « personnalité originale », « pas sectaire », qui « défend les droits de l’opposition » au grand dam de la droite, selon Jean-Marc Ayrault, alors patron des députés PS.

Auteur de livres politiques et de romans policiers, familier des planches de théâtre, Jean-Louis Debré fut, pendant plus de vingt ans, député de l’Eure, dans le nord-ouest de la France.

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