Poursuivi aux côtés d’autres anciens responsables dans l’affaire dite de « l’Escobar du Sahara », Saïd Naciri, ancien président du Conseil préfectoral de Casablanca et du Club Wydad, a comparu vendredi devant la Cour d’appel de Casablanca. Il y a réclamé une confrontation directe avec ses accusateurs, notamment Hadj Ahmed Ben Brahim, dont il croit pouvoir réfuter leurs témoignages truffés, selon lui, d’inexactitudes. Détails.
Lors de cette audience, tenue le 25 avril, il a fermement rejeté les accusations portées contre lui, parmi lesquelles figurent des soupçons de blanchiment d’argent, de trafic de drogue, ainsi que d’autres chefs d’inculpation graves, dont l’escroquerie et l’abus d’influence.
L’audience s’est déroulée dans un climat tendu. L’accusé a été épinglé par le juge lorsqu’il s’est emporté pendant sa prise de parole. Naciri a rejeté les témoignages à charge de Hadj Ahmed Ben Brahim, de Latifa Raafat, et d’Abdelhak Chouki. Leurs versions seraient, à ses yeux, pleins d’inexactitudes.
Il a demandé à la Cour de convoquer ses accusateurs pour qu’il puisse les confronter directement et réfuter leurs dépositions à la Police judiciaire.
Naciri a récusé les propos du « Malien » qui l’accuse d’escroquerie quant à la vente de cinq appartements à Saïdia.
Concernant la fameuse villa située dans le quartier « Californie » à Casablanca, Naciri assure l’avoir acquise légalement en 2017 par le biais d’une société civile immobilière.
Selon lui, la procédure d’achat a été finalisée deux ans plus tard. Il réfute en bloc les accusations selon lesquelles la villa aurait servi à l’organisation de soirées.
Par ailleurs, Naciri n’a pas manqué de s’en prendre à son ancien collègue du PAM, le parlementaire Abdelwahed Chouki, qu’il accuse d’avoir produit un « faux témoignage » à l’origine de son arrestation. Tout au long de l’audience, l’ancien élu a dénoncé des témoignages truffés d’incohérences.
Le procès se poursuivra. La prochaine audience est prévue le 2 mai prochain.
Le procès, ouvert en mai 2024, implique au total 25 prévenus soupçonnés d’avoir pris part au réseau dirigé par Ahmed Ben Brahim, condamné à dix ans de prison. Ce dernier accuse notamment Saïd Naciri et Abdenbi Bioui de l’avoir aidé à faire transiter de la drogue du Maroc vers l’Afrique du Nord et le Sahel, en passant par l’Algérie.