Friedrich Merz élu finalement chancelier fédéral, après un premier tour raté au Bundestag

Le chef de file des conservateurs de l’Union CDU/CSU (centre-droit), Friedrich Merz, a été élu mardi après-midi chancelier fédéral, dans un scénario inédit pour l’Allemagne, qui a vu son chef de l’exécutif échouer, lors du premier tour, à atteindre la majorité absolue, une première dans l’histoire du pays d’outre-Rhin.

 

 

Après un premier vote manqué plus tôt dans la matinée, Friedrich Merz, avocat de formation âgé de 69 ans, a obtenu, lors du second tour, 325 voix sur les 630 sièges que compte le Parlement fédéral allemand (Bundestag).

 

Merz, dont le parti est arrivé en tête des élections législatives de février dernier, avait recueilli 310 voix lors du premier tour, sur 621 suffrages exprimés. Il lui en fallait 316 pour accéder à la chancellerie.

 

Ce scénario, pour le moins inattendu, a fait l’effet d’une bombe dans le monde politique allemand. Il révèle, selon la presse, la fragmentation du paysage politique ainsi que la fragilité de la coalition qui s’apprête à gouverner la première puissance de l’Europe, dans un monde en pleine mutation géopolitique et dans une Allemagne où l’extrême droite s’impose comme la 2e force politique du pays.

 

Pourtant Merz, vieux routier de la politique allemande mais n’ayant jamais occupé de poste gouvernemental, s’était montré confiant la veille, déclarant, avec son allié Lars Klingbeil, coprésident du SPD (Parti social-démocrate), qu’il s’attendait à une majorité claire lors de l’élection du chancelier au Bundestag.

 

Friedrich Merz a signé lundi le contrat de coalition de son nouveau gouvernement entre les conservateurs de la CDU/CSU (Union chrétienne-démocrate et sociale) et le SPD (centre-gauche), promettant de « faire avancer » l’Allemagne en ces temps « de grande incertitude ».

 

À travers ce contrat, Merz, officiellement nommé chancelier par le président allemand Frank-Walter Steinmeier à la suite du vote du Bundestag, place en tête de ses priorités de « redonner sa fierté » et son « leadership » à l’Allemagne, première puissance économique européenne, confrontée à une crise profonde de son modèle industriel.

 

Pour ce faire, le contrat de coalition, âprement négocié, prévoit un vaste plan de réformes touchant à des questions liées notamment à la fiscalité, la bureaucratie, la politique sociale, la migration et la défense.

 

Merz et son futur gouvernement, qui prêteront serment ce mardi, se sont engagés en faveur d’allègements fiscaux pour les ménages et les entreprises, d’un amortissement dégressif pour les investissements réalisés entre 2025 et 2027, ainsi que d’une baisse de l’impôt sur les sociétés à partir de 2028.

 

La coalition ambitionne également de moderniser l’administration et réaffirme sa détermination à durcir la politique migratoire, à travers notamment un contrôle renforcé aux frontières, la suppression de la naturalisation accélérée, le rétablissement du délai standard de cinq ans pour la double nationalité, ainsi que des restrictions au regroupement familial pour certains réfugiés.

 

Sur le plan militaire, l’Allemagne, dont les dépenses de défense ont bondi de 28% en 2024 pour atteindre 77,6 milliards d’euros et se placer au 4e rang mondial, prévoit un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour moderniser son armée et permettre à l’Europe et à elle-même d’assurer leur propre sécurité.

 

Pour Merz, l’Allemagne doit jouer un rôle moteur au sein de l’Union européenne, assumer davantage de responsabilités et se repositionner sur la scène internationale, notamment en matière de sécurité, de défense et de stabilité.

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