Ce dimanche 11 mai, pour le compte de la 35ème journée de la Liga, au bout d’un match spectaculaire avec encore une fois une pluie de buts, le Clasico a de nouveau vu le Barça s’imposer, mettant à priori fin à la course au titre, les Madrilènes étant relégués à 7 points à trois journées de la fin. Une saison à oublier pour les Blancos. Pourtant tout n’est pas à jeter.
Ce n’est pas ce qui s’est passé pour autant ce dimanche. Avec une réussite insolente et pas mal de maîtrise sur le match, les Cules l’ont emporté pour la quatrième fois en quatre rencontres cette saison 2024-2025 face aux Merengues, après une victoire en championnat lors de la phase aller (0-4), une seconde en finale de Supercoupe d’Espagne (5-2) et une troisième en finale de Coupe du Roi (3-2). Cette fois fois-ci le match s’est décidé au terme d’un scénario fou, sur le score de 4-3, sur la pelouse du stade de Montjuïc.
La saison du Real Madrid, bien que quasi-blanche -le club a tout de même remporté la Supercoupe de l’UEFA face à l’Atalanta Bergame et la Coupe Intercontinentale devant Pachuca-, n’est pas une débâcle pour autant. Pendant longtemps le « meilleur club du monde » y a cru et est resté en vie dans la majorité des compétitions dans lesquelles il était engagé.
On peut donc parler d’une année de transition, dans la mesure où l’effectif a connu quelques changements importants pendant l’intersaison avec, surtout, l’arrivée de Kylian Mbappé, mais aussi celle d’Endrick et le départ de Toni Kroos, rouage essentiel à l’équilibre de l’équipe.
Selon toute vraisemblance, le départ d’Ancelotti pour la sélection brésilienne devrait survenir avant le début de l’été. Tandis que tout indique que Solari assurerait l’intérim pendant la première édition de la Coupe du monde des clubs de la FIFA et que Xabi Alonso reprendrait le flambeau la saison prochaine.
Selon toute vraisemblance aussi, Trent Alexander-Arnold, qui a annoncé son départ de Liverpool cette semaine, devrait arriver en renfort, à un poste qui a connu beaucoup d’incertitudes, avec la blessure longue durée du vieillissant Dani Carvajal et le remplacement, pas toujours à la hauteur, du désormais lui aussi vétéran (33 ans), Lucas Vàzquez ou de l’inadapté au poste Valverde.
À relever aussi que la saison 2024-2025 a été marquée par les blessures du côté de la Maison Blanche. Mendy, Rudiger, Alaba, Courtois, Carvajal, Militao, Rodrygo et Camavinga n’ont pas été épargnés, et leurs absences ont souvent été compensées par Carlo Ancelotti via des solutions de secours, le technicien italien utilisant Aurélien Tchouaméni ou Valverde en défense centrale pour le premier et en tant qu’arrière latéral pour le second, privant au passage l’équipe de solutions au milieu de terrain qui auraient dû apporter de l’équilibre à l’équipe. Les blessures combinées des défenseurs centraux ont au moins eu le mérite de voir l’ascension d’un joueur de talent issu de la Fabrica : celle de Raùl Asencio.
Toujours est-il que le Real, qui a renoncé à recruter lors des mercatos d’hiver ces dernières années, se doit de se renforcer à certains postes, particulièrement en défense centrale, au poste de latéral droit (arrivée probable d’Arnold et départ attendu de Lucas Vàzquez qui ne devrait pas être prolongé) et au milieu de terrain (pour compenser le départ programmé de Luka Modric, 39 ans, en fin de contrat), s’il veut espérer débuter la saison à venir avec une équipe homogène et offrir à Xabi Alonso un effectif taillé pour aller chercher les titres. L’attaque, quant à elle, semble déjà bien assez garnie avec les Vinicius, Rodrygo, Brahim, Güler ou encore Endrick.
Concernant la principale recrue estivale, Kylian Mbappé, ce dernier a réalisé des débuts en dents de scie, mais aura tout de même réussi à surpasser la légende chillienne Ivàn Zamorano, en tant que meilleur buteur du club lors de sa première saison, avec déjà 39 buts à ce jour, contre 37 pour son prédécesseur (en 1992-1993). L’international français a atteint ce total en 53 rencontres toutes compétitions confondues, sans oublier ses 5 passes décisives. Sachant qu’il peut encore l’améliorer au cours des trois dernières journées de championnat, cela est très prometteur.
Si l’on suppose que Xabi Alonso réussit là où Ancelotti a échoué, à savoir insufler de l’équilibre et de l’homogénéité à un collectif bourré de talents, on peut espérer voir le Real montrer un tout autre visage dès août prochain.
Car en effet, malgré sa saison blanche, Madrid reste une grande équipe avec des joueurs présents dans le top 20 mondial. Le classement au prochain Ballon d’Or devrait d’ailleurs le confirmer. Et si le club a calé en championnat, il a tout de même longtemps occupé la première place. Sans oublier les deux finales disputées (Coupe et Supercoupe d’Espagne), son quart de finale en Ligue des Champions après avoir brillamment éteint Manchester City et l’Atlético de Madrid, et, comme énoncé plus haut, ses deux titres remportés (Supercoupe de l’UEFA et Coupe Intercontinentale), mais rattachés au succès en Coupe d’Europe de la saison dernière.
Cependant, au-delà des performances générales, les Merengues devront trouver des solutions pour rivaliser avec le Barça lors des confrontations directes, car cela impliquera forcément à l’arrivée l’obtention de nouveaux titres. Reste aussi la première Coupe du monde des clubs à disputer, durant laquelle Madrid tiendra à faire bien mieux que figurer. Pour cela, le club peut compter sur des joueurs pleins de grinta comme Asencio, Bellingham et Valverde et d’envie comme Vinicius et Mbappé, pour ne citer qu’eux.
Toujours est-il qu’après cet exercice de transition marqué par des changements majeurs, la Casa Blanca devrait retrouver de sa superbe et renouer avec les titres lors de la saison 2025-2026. Car jouer pour perdre ou ne rien gagner, ça, le Real ne sait pas faire.