Face aux députés, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a fait le point sur la réforme éducative dont il s’est félicité du bilan. Selon lui, le programme des écoles pionnières demeure un succès prouvé par les évaluations et sa mise en œuvre avance comme prévu. Détails.
Le Chef du gouvernement a d’emblée souligné que le chantier éducatif dépasse le cadre d’une simple politique sectorielle, s’inscrivant dans une logique souveraine, tant il conditionne l’égalité des chances et la mobilité sociale. Depuis sa prise de fonction, a-t-il rappelé, son gouvernement a inscrit la refonte de l’école publique dans ses choix stratégiques majeurs, mobilisant les ressources financières nécessaires et privilégiant une approche fondée sur le dialogue social et l’innovation pédagogique.
Il a précisé que l’enveloppe budgétaire allouée à l’éducation dans la loi de finances 2025 atteint 85 milliards de dirhams, en hausse significative par rapport aux 68 milliards de 2019. En parallèle, un engagement pluriannuel de 9,5 milliards de dirhams est prévu jusqu’en 2027 pour améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants, pierre angulaire de toute réforme ambitieuse.
Le chef du gouvernement a mis en avant les résultats tangibles issus du dialogue sectoriel avec les syndicats de l’éducation, conduits sur une base participative et responsable. Ce processus a permis de redonner confiance à une profession longtemps fragilisée, en revalorisant ses statuts et en instaurant un climat propice à l’adhésion aux réformes.
Aziz Akhannouch est revenu sur les Écoles pionnières qui demeurent une pierre angulaire de la réforme de l’école publique. Ce dispositif, lancé à titre expérimental, a connu une montée en puissance significative. Lors de la rentrée 2024-2025, il a été généralisé à 2626 établissements primaires, couvrant plus de 1,3 million d’élèves, soit environ 30 % de l’effectif total au primaire. En somme, les écoles pionnières comptent 30% des élèves en cours de scolarisation.
Aux yeux d’Akhannouch, le succès des écoles pionnières relève fondamentalement des nouvelles méthodes d’apprentissage telles que la méthode TARL et les techniques d’enseignement explicite, qui ont fait leur preuve comme l’attestent les évaluations du Conseil supérieur de l’Education.
Les écoles pionnières ont un coût. Sans compter la masse salariale, une classe nécessite entre 25.000 dirhams et 30.000 dirhams tandis que le frais annuels de fonctionnement sont estimés à 8000 dirhams au primaire et 12.000 dirhams au collège.
Le programme repose sur une pédagogie renouvelée, centrée sur les apprentissages fondamentaux, l’attractivité des contenus, l’implication des enseignants et l’aménagement d’un environnement scolaire motivant. Les résultats des évaluations menées sont, selon Akhannouch, sans appel : les élèves intégrés dans ce programme ont affiché des performances supérieures à plus de 82 % de leurs camarades non bénéficiaires, témoignant d’une progression notable dans les compétences de base.
Le Chef du gouvernement a annoncé que ce programme a été soumis à une évaluation indépendante par des institutions extérieures. Cette démarche vise à valoriser les acquis tout en identifiant les zones de fragilité à corriger, en vue d’une généralisation complète du dispositif sur l’ensemble du territoire.
Dans un diagnostic lucide, Aziz Akhannouch a reconnu les limites des politiques éducatives antérieures, pointant leur incapacité à endiguer le décrochage scolaire massif, notamment aux cycles collégial et secondaire, ou à garantir une maîtrise solide des savoirs fondamentaux. Selon lui, l’une des priorités du gouvernement actuel est de restaurer la confiance des familles marocaines dans l’école publique, en faisant de celle-ci un véritable vecteur d’égalité et d’ascension sociale.
À ce titre, le programme des Écoles pionnières représente un point de bascule stratégique. Il s’agit de rompre avec des méthodes bureaucratiques peu adaptées, en instaurant une culture de la performance, de l’évaluation continue et de l’amélioration pédagogique.