Compétitions européennes : Mazraoui privé de titre, les suivantes seront-t-elles les bonnes pour nos internationaux marocains ?

Les Red Devils comptaient sur cette finale pour sauver une saison globalement médiocre, avec une 16ème place actuelle au championnat due à une série de contre-performances. Il s’agit d’ailleurs de la pire saison du club depuis 1974 et une relégation en deuxième division anglaise. L’équipe entraînée par le coach portugais Rùben Amorim n’aura pas su préserver sa série de 14 matches sans défaite en Europa League, alors qu’elle avait tout misé sur cette compétition, et malgré une domination de tous les instants (16 tirs contre 3 pour leurs adversaires et 74% de possession sur l’ensemble du match).

Mazraoui et ses coéquipiers espéraient un titre avec une chance d’être sacrés dans la deuxième compétition européenne la plus importante. C’était sans compter l’abnégation des Spurs, courageux et eux aussi malmenés en Premier League (actuellement 17èmes à une journée de la fin du championnat). Ces derniers ont gagné sur la plus petite des marges en effectuant une première mi-temps aboutie (1-0, but de Brennan Johnson à la 42ème minute), puis en résistant aux vagues mancuniennes le reste de la rencontre. Tottenham a ainsi mis fin à 17 années de malédiction, remportant son premier titre depuis 2008, et le premier à l’échelle européenne depuis 1984 et une Coupe de l’UEFA.

Malgré cet exercice terne, Noussair Mazraoui a joué un rôle important au sein de l’équipe rouge et noire. Joueur le plus utilisé de l’effectif, le latéral droit marocain a disputé 56 rencontres, délivrant 2 passes décisives en étant positionné à différents postes (latéral droit, défenseur central, voire milieu relayeur), se transformant en véritable couteau suisse pour son entraîneur.

 
Il n’en demeure pas moins qu’il reste deux autres finales à gagner pour deux de nos Lions de l’Atlas, à savoir Ezzalzouli et Hakimi. En effet, en cette fin mai, il est à relever que trois de nos internationaux étaient qualifiés pour les trois finales continentales européennes.

Mazraoui et Manchester United, donc, face aux Spurs de Tottenham, en ce qui concerne l’Europa League ce 21 mai, Ezzalzouli avec le Betis face à Chelsea en UEFA Conference League, ce mercredi 28 mai à Wroclaw, en Pologne, et enfin Hakimi et son PSG face à l’Inter Milan dans la reine des compétitions européennes, la Ligue des Champions, à l’Allianz Arena, à Munich.

Le Sévillan est d’ailleurs celui qui a qualifié son club pour sa première finale européenne avec un but marqué en prolongations face à la Fiorentina au cours du match retour (2-2, 2-1 au match aller). L’ailier marocain de 23 ans a été freiné par une blessure à la malléole fin février malgré un bon début de saison, mais il a aussi dû faire face à la concurrence du jeune Jésus Rodriguez. Titulaire lors des trois dernières rencontres, celui qui, d’après les dires de son coach Manuel Pellegrini fin avril, « redevient le joueur que nous espérons tous » a joué les trois derniers matchs de Liga dans la peau d’un titulaire. Il n’est donc pas exclu de le voir débuter la rencontre mercredi prochain. Dans l’ensemble le Marocain a effectué une saison recevable sur le plan comptable, jouant 47 rencontres pour 8 buts et 4 passes décisives. Les Béticos, qui sont d’ores et déjà assurés d’une sixième place de la Liga et à ce titre, qualifiés pour la prochaine Europa League, lui montrent aussi une certaine confiance puisque le joueur a été prolongé jusqu’en juin 2029 en octobre dernier.

Hakimi quant à lui, déjà auréole à titre individuel du prix Marc-Vivien Foé, qui récompense le meilleur joueur africain de la saison en Ligue 1, et d’une apparition dans le onze type de l’année des trophées UNFP, du quotidien l’Équipe et d’Opta Analyst, entre autres, est peut-être l’auteur de son meilleur exercice depuis le début de sa carrière. Champion de France depuis la 28ème journée et une victoire 1-0 face à Angers, le latéral, auteur de 7 buts et 12 passes décisives en 46 rencontres toutes compétitions confondues, tentera de briguer le premier titre en Champions League du PSG ce samedi 31 mai, sachant que les Franciliens partent avec la faveur des pronostics. Son deuxième à titre personnel si cela venait à se confirmer, après celui obtenu avec le Real Madrid en 2018. Les Parisiens peuvent même viser un triplé avec une finale de Coupe de France à jouer face à Reims demain au Stade de France. La C1 reste LA compétition tant désirée par le club de la capitale, et qui lui échappe depuis de nombreuses années déjà, avec une finale disputée et perdue face au Bayern Munich en 2020 et deux demi-finales jouées en 2021 et en 2024 perdues face à City et Dortmund. Celle-ci pourrait enfin être la bonne. Reste à surpasser une équipe de l’Inter Milan valeureuse jusque-là et qui a été l’auteure d’une campagne européenne particulièrement intéressante, avec 10 victoires, 3 nuls et une seule défaite.
 

 
Si Tarik Oulida champion d’Europe avec l’Ajax en 1995 et Hakim Ziyech, sacré en 2021 avec Chelsea, sont les deux autres joueurs marocains ayant remporté la C1, Yassine Bounou (2020 et 2023), Youssef En-Nesyri (2020 et 2023), Munir El Haddadi (2020) avec Séville et Aymen Barkok avec l’Eintracht Francfort (2022) sont les quatre Marocains à avoir remporté la C3. Nayef Aguerd, avec West Ham en 2023, et Ayoub El Kaabi sont quant à eux les deux Lions à avoir remporté la C4, dont c’est la quatrième édition cette année.

L’occasion de briller pour nos représentants nationaux et de prouver, si ce n’est déjà fait, leur engagement total auprès de leurs équipes, contribuant ainsi au rayonnement à l’échelle européenne du football marocain.

Rendez-vous sont pris, donc, ces 28 et 31 mai. Ne reste plus qu’à…