​Présidentielle en Côte d’Ivoire : Le RHDP désigne son candidat, Alassane Ouattara

La Côte d’Ivoire, ce pays ouest-africain, se prépare activement pour l’élection présidentielle, qui aura lieu dans quatre mois. Un rendez-vous politique très attendu, dans une région en mutation permanente, et qui ne laisse indifférent aucun observateur. Les candidatures se dévoilent au fur et à mesure que l’échéance s’approche. Alassane Ouattara est désormais le mistral gagnant du RHDP. Grille de lecture.

C’est désormais officiel, depuis samedi, le président Alassane Ouattara sera le candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), lors de la présidentielle du 25 octobre prochain. Ce qui lui permet de briguer un quatrième mandat de cinq ans.

Dans la ferveur, l’unanimité a été faite autour de sa personne lors du congrès du RHDP, organisé samedi et dimanche à Abidjan, capitale économique, sous la présidence de Patrick Achi. «Je soumets à l’approbation du congrès la décision de la désignation du président Alassane Ouattara comme candidat du RHDP aux élections d’octobre 2025». A peine a-t-il déclaré cette phrase que les ovations fusèrent comme du tonnerre, la salle scandant : «ADO ! ADO ! ADO !», entendez Alassane Dramane Ouattara. Cependant, celui-ci devrait se prononcer hier, dimanche, s’il acceptait ou non cette désignation. Mais de l’avis des observateurs et des analystes, cela ne devrait pas être une montagne à soulever, même si M. Ouattara aura 84 ans en janvier 2026. D’autant plus que la Constitution le lui permet. En outre, ne dit-on pas que l’on ne change pas une équipe qui gagne.

Bilan présidentiel positif

Cette unanimité n’est pas le fruit du hasard. Car le RHDP, uni derrière sa candidature, a multiplié les meetings ces dernières semaines, dans toutes les régions du pays pour l’appeler à se présenter. L’autre argument de taille est le bilan du président sortant.

Selon les congressistes, la Côte d’Ivoire, sous l’impulsion d’ADO, a réalisé des avancées majeures sur les plans économique, social et culturel, avec une croissance soutenue que beaucoup envient encore. A les croire le pays est redevenu une puissance économique en Afrique de l’Ouest, un modèle de résilience et de stabilité, et un havre de paix dans un monde en proie à tant d’incertitudes.

Cependant, malgré les chiffres et autres indicateurs, la Côte d’Ivoire mène une vie politique complexe, puisque l’opposition est vent debout contre une telle candidature, a fortiori après l’exclusion des principales têtes d’affiche de la course.

C’est le cas de l’ex-président Laurent Gbagbo (2000-2011), de son ancien bras droit Charles Blé Goudé et de l’ancien Premier ministre en exil, Guillaume Soro, lesquels sont radiés de la liste électorale pour des condamnations en justice. Quant à TidjaneThiam, leader du principal parti d’opposition, lui aussi a été écarté par la justice pour des problèmes de nationalité. Il est hors du pays depuis mi-mars.

Bien entendu, ces radiations sont l’effet de la justice. Celle-ci avait déjà condamné les deux premiers pour des raisons diverses alors que TidjaneThiam, candidat déclaré du PDCI-RDA, a été exclu de la course pour une question de nationalité.
D’ailleurs, face à ces exclusions, l’opposition tente de se mobiliser : le Parti démocratique de Côte d’Ivoire et le Parti des peuples africains (PPA-CI) de Gbagbo ont suspendu leur participation aux instances de la CEI, dénonçant un processus électoral biaisé. Ainsi, des figures comme Simone Gbagbo, Jean-Louis Billon et Pascal Affi N’Guessan, même s’ils restent éligibles, dénoncent des «conditions non réunies pour des élections pacifiques».

Opposition vent debout
 
Pour ce qui est de la CEI, dirigée par IbrahimeKuibiert Coulibaly, elle a fermé la porte à toute révision de la liste avant le scrutin, invoquant des délais techniques trop courts. Il faut dire qu’avec 8,7 millions d’électeurs inscrits sur une population de 30 millions d’habitants (dont près de la moitié ont moins de 18 ans), la présidentielle s’annonce tendue.

En outre, l’opposition, dans son ensemble, qualifie l’instance des élections de partialité, tandis que les autorités affirment respecter les décisions d’une justice indépendante. Désormais désigné, Alassane Ouattara devrait être accueilli en toute pompe, hier dimanche, lors d’un grand meeting au stade d’Ebimpé, où la Côte d’Ivoire avait remporté la Coupe d’Afrique des nations en 2024.

Reste à savoir si le chef de l’État, absent au congrès samedi, acceptera immédiatement d’endosser le costume du candidat ou s’il s’accordera encore un délai de réflexion. Pour les partisans, cela ne fera guère l’ombre d’un doute. «Il est obligé d’accepter et d’écouter le cri de ses enfants qui l’appellent à continuer l’aventure», prédit Honoré Adom, un congressiste de la région de l’Indénié-Djuablin (Est).

«Nous demandons au président de se représenter. Nos prières sont tournées vers ça. Il nous a tellement épatés, il faut qu’il termine les œuvres qu’il a commencées», a lancé Lassana Koné, venu du Gbeke (centre). Toujours est-il que la population, dans sa majorité, reste sereine espérant un scrutin apaisé et républicain où seules les urnes soient les juges pour départager les candidats en lice, sans casse ni bruit de botte.

Enfin, sur le plan économique, la Côte d’Ivoire se porte mieux avec des ressources naturelles abondantes (cacao, noix de cajou, caoutchouc, pétrole, gaz, or, etc.), un accès aux marchés internationaux de capitaux et assurance du soutien du FMI (4,8 milliards de dollars sur la période 2023-2026), sans oublier une politique volontariste de développement des infrastructures (transport, énergie, santé, etc.)

 

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