Désormais classée voie express, la route Casablanca–Sidi Rahal permet de fluidifier les trajets vers les plages grâce à d’importants aménagements. Détails.
« Intégrée au programme national d’extension des voies express, cette infrastructure relève d’un effort conséquent d’aménagement porté par la région Casablanca–Settat », apprend-on via le Conseil de la Ville de Casablanca. En effet, l’itinéraire a été élargi à 2×2, voire 2×3 voies par endroits, avec l’ajout de trémies, d’échangeurs et de dispositifs anti-inondation.
« La transformation de la route en voie express est soutenue par des travaux parallèles sur les routes régionales RR320 et RR322, destinés à fluidifier les liaisons avec l’agglomération casablancaise. En mai dernier, les chantiers ont pu atteindre respectivement 10 % et 30 % d’avancement. Ces aménagements s’accompagnent d’une signalisation renforcée, de trottoirs et d’aires de desserte », continue notre source.
En d’autres termes, à compter de cet été, la voie express devient un passage obligé pour les résidents temporaires et touristes se rendant sur les plages de Dar Bouazza, Oued Merzeg ou Sidi Rahal. Si les données de trafic détaillées ne sont pas publiées, les estimations évoquent des pics dépassant les 100 000 véhicules par jour à proximité de Casablanca, notamment les fins de semaine.
L’élargissement des chaussées et la suppression de certains carrefours permettent une meilleure fluidité. D’ailleurs, des usagers réguliers soulignent une baisse du temps de trajet et une conduite plus sereine, grâce à l’éclairage nocturne et à la séparation physique des flux. Toutefois, plusieurs conducteurs signalent une faible tolérance aux incidents : en cas de panne ou d’accrochage, les voies peuvent rapidement devenir saturées.
L’aménagement s’inscrit dans une vision d’ensemble portée par les autorités locales. La région a signé plusieurs conventions de cofinancement, notamment pour une enveloppe de 5 milliards de dirhams destinée à la modernisation de routes côtières et périurbaines à l’horizon 2027.
Par ailleurs, la rocade sud-ouest de Casablanca, en cours de finalisation, doit connecter l’autoroute d’El Jadida à Dar Bouazza pour alléger les flux vers les plages. D’autres projets sont en cours ou à l’étude : la route régionale 315 reliant Casablanca à Médiouna, surélevée et sécurisée contre les crues, ainsi que la future autoroute continentale entre Rabat et Casablanca, prévue comme une alternative à l’axe littoral existant.
Les usagers en parlent …
Les témoignages recueillis sur le terrain confirment l’intérêt de cette voie pour les habitants. Karim, résidant à Dar Bouazza, note : « En été, on mettait parfois une heure pour franchir quelques kilomètres. Aujourd’hui, on gagne près de 15 minutes par trajet. »
Pour sa part, Fatima, habitante de Sidi Rahal, insiste sur la sécurité : « On se sent plus à l’aise la nuit. Les aménagements ont vraiment changé la donne». Quant à Youssef, chauffeur de taxi desservant les plages du sud de la Métropole, il tempère : « Les nouvelles voies sont pratiques, mais il manque encore des dispositifs de régulation en cas d’accident ».
Houda BELABD
Le développement de la voie express Casablanca–Sidi Rahal répond à une double logique : absorber la croissance urbaine rapide des périphéries sud-ouest de Casablanca et renforcer l’attractivité touristique de la côte. La région étant en ligne avec les objectifs de mobilité liés à la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et à la Coupe du monde 2030 mise sur une modernisation structurante de son réseau routier.
Les défis ne manquent pas : maintien de la qualité des chaussées, gestion des flux, sécurisation des accès secondaires, et coordination avec les projets d’urbanisation. Mais en l’état, cette infrastructure représente un levier important pour accompagner la dynamique territoriale de la région.