NARSA : le Maroc franchit le seuil des 4000 morts sur les routes en 2024

L’Agence Nationale de la Sécurité Routière (NARSA) a présenté ce lundi 7 juillet les statistiques définitives relatives aux accidents de la route en 2024 et son programme d’action de la sécurité routière. Avec plus de 4000 morts en 2024, le bilan des accidents de la route pour cette année s’annonce catastrophique

C’est le constat que fait le président de la NARSA, Nasser Boulaajoul, lors d’une conférence de presse tenue ce matin à Rabat. Il insiste sur la nécessité de rompre avec la croissance des accidents de la route

Selon les chiffres avancés par l’agence, 4022 cas de décès ont été enregistrées en 2024, soit une augmentation de 5,37% par rapport à 2023 et de 6,57% par rapport à 2015, année de référence pour les statistiques de la NARSA.

Un phénomène qui n’épargne aucune région

Le président de la NARSA a affirmé qu’aucune région n’est exclue des accidents de la route. Seules quelques régions ont enregistré une baisse de cas d’accidents comme Beni Mellal-Khenifra (-9%), Drâa-Tafilalet (-6%) et Guelmim-Oued Noun (-13%), chose attribuable à la rareté relative des véhicules dans ces contrées.

Par contre, les autres régions ont connu une croissance fulgurante des cas d’accidents : +16% à Fès-Meknès, +20% à Rabat-Salé-Kenitra, et +21% à l’Oriental. Dans les régions de Marrakech-Safi et Souss-Massa, les cas d’accidents ont augmenté de 38% et de 40% respectivement.

Les conducteurs de motocyclettes : responsables de premier plan

Boulaajoul a révélé dans sa présentation que les cas de mort par accident de motocyclettes ont augmenté de 63%, soit une augmentation de 672 cas entre 2015 et 2024. Selon lui, les données indiquent que les motocyclettes constituent la réelle menace sur la route.

La NARSA a enregistré en 2024 plus de 400 cas de mort par collusion entre motocyclettes. De plus, les mortalités en milieu urbain, dues principalement à l’utilisation accrue de motocyclettes, ont augmenté de 14 points de pourcentage.

Toujours selon la même source qui s’appuie sur des données datant de 2022, seuls 58% des conducteurs de motocyclettes et 32% des passagers en milieu urbain portent un casque. Ce pourcentage passe à 65% et 40% respectivement en milieu rural.

De surcroît, les conducteurs de motocyclettes commettent 78% des excès de vitesses détectés par les radars/

Les politiques de sécurité routière se devraient donc de cibler cette catégorie d’utilisateurs de la route.

Les mesures de renforcement de la sécurité routière

De ce fait, les conducteurs de motocyclettes seront obligés de doter leurs véhicules de plaques d’immatriculation et sanctionnés le cas contraire. Les motocyclettes seront également intégrées dans le système de surveillance électronique afin de les détecter par radar fixe comme tout autre véhicule.

Le respect des passages piéton, tant par les piétons que par les conducteurs, sera aussi au cœur des politiques de sécurité routière. Le président a tenu également à souligner la disparité entre villes septentrionales et autres centres urbains du Royaume dans le respect du passage piéton.

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