Le Directeur général de Casablanca Finance City Authority (CFCA), Saïd Ibrahimi, a annoncé, mardi à Casablanca, le lancement du « Green Assets Cluster », une initiative stratégique visant à fédérer les acteurs nationaux et internationaux présents au Maroc autour des enjeux des marchés carbone.
« Notre ambition en la matière consiste à faire de CFC la plateforme de référence pour l’économie du carbone sur le continent, en créant de nouveaux segments de croissance alignés avec l’agenda climatique et le potentiel africain », a-t-il fait valoir.
D’après M. Ibrahimi, cela implique aussi d’assumer pleinement le rôle de place africaine leader qui relie, structure et donne une voix commune aux acteurs africains sur les grands enjeux globaux.
Et d’ajouter : « Ce que nous avons annoncé aujourd’hui est une première. Je suis convaincu qu’à travers des initiatives collectives de ce type que l’Afrique pourra faire entendre sa voix, non seulement dans les marchés carbone, mais dans la gouvernance climatique mondiale ».
De son côté, le directeur général du groupe CDG (Caisse de Dépôt et de Gestion), Khalid Safir, a souligné que le marché volontaire du carbone peut et doit devenir un outil stratégique de financement climatique, tout en contribuant pleinement à la réalisation des objectifs fixés par l’Accord de Paris.
Une telle ambition ne saurait être atteinte que si ce marché est intégré, crédible et équitable, a-t-il noté, estimant qu’un marché structuré, fondé sur des crédits carbone rigoureusement encadrés, peut générer des flux financiers additionnels orientés vers des domaines clés tels que la transition énergétique, l’agriculture durable ou encore la reforestation.
M. Safir a également rappelé que lors de la 4ème Conférence internationale sur le financement du développement, tenue la semaine écoulée à Séville (Espagne), le marché carbone a été mis en avant comme un outil clé pour canaliser les financements en faveur de la transition écologique.
Il a, par ailleurs, fait savoir que la CDG représente un partenaire naturel pour accompagner et structurer un marché volontaire du carbone qui répond aux exigences de l’article 6 de l’Accord de Paris, ainsi qu’au dispositif CORSIA (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation), en cohérence avec les ambitions nationales en matière des CDN (Contributions déterminées au niveau national) et le nouveau modèle de développement du Royaume.
En tant qu’acteur public financier important au Maroc, le groupe CDG est en mesure de jouer un rôle de coordination dans les travaux et les échanges avec les différentes parties prenantes, afin de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, de soutenir la transition écologique et la compétitivité des entreprises en prévision du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières de l’Union européenne, a indiqué M. Safir.
Il s’agit aussi de créer un écosystème performant et innovant, de positionner le Maroc comme un hub régional de la finance durable, de faire du Royaume un leader continental en matière de marché carbone et de proposer des solutions accessibles aux porteurs de projets de décarbonation, a-t-il poursuivi.
« Nous avons ainsi fait le choix de rejoindre cette initiative de CFCA, convaincus que la coopération internationale et le rôle des places financières sont essentiels à la création et au bon fonctionnement d’un marché carbone mondial. À travers CFCA, nous pourrons soutenir la création des infrastructures de marché, assurer la transparence, la liquidité et la fiabilité des échanges, et surtout, financer des projets bas carbone », a dit M. Safir.
Organisée par CFCA et le groupe CDG, en collaboration avec l’agence de coopération internationale allemande pour le développement (GIZ), cette conférence s’est articulée autour de panels abordant, entre autres, le développement de projets sur les marchés carbone en Afrique, les perspectives des acheteurs et investisseurs sur ces marchés, ainsi que sur l’émergence de Casablanca comme un hub régional du marché carbone.