Démantèlement d’un sillage de ténèbres près d’El Jadida

Sous les premières lueurs, le repaire fut investi : antre où frémissaient les candidats à l’exil, encadrés par le maître des illusions et ses deux âmes damnées. Trois zodiacs aux flancs gonflés d’espérance vaine, tels des chevaux marins prêts à galoper vers l’abîme, gisaient avec leur attirail de tragédie – moteurs voraces, jerricanes pleurs, équipements nautiques transformés en instruments de naufrage.

La scène, saisissante : non loin des haras royaux de Laârida où les pur-sang caracolent librement, des hommes entassaient leurs vies sur des esquifs promis aux lames. Ironie cruelle que ce théâtre des clandestinités jouxtant les prestigieuses écuries de Sa Majesté.

Les interpellés, désormais enchaînés aux réalités judiciaires, attendent l’heure des comptes sous l’œil aiguisé du Parquet. L’enquête plongera dans les méandres du réseau, traquant chaque filigrane de cette mécanique infernale.

Cette victoire des gardiens du littoral n’est pas qu’un exploit technique : c’est un coup de projecteur sur la guerre silencieuse contre ces marchands d’horizons. Ces vampires des déserts liquides qui pompent la sève des rêves pour en extraire l’or noir de la désespérance.