L’Humeur : Timitar, cette bombe qui éclate mou

Ce fut un temps. Mais où est passée cette fièvre qui gagnait le souss et sa capitale des années durant ? Où ont été léguées les têtes d’affiche pour lesquelles l’organisation du festival faisait la course une année par an pendant longtemps ? Aujourd’hui, on gribouille un texte, on aligne des généralités et on s’arrange mordicus pour que le festival passe inaperçu. Timitar perd de sa substance, se vide de ses sens, perd en présence, s’allège peu à peu de son aura, jongle avec le déjà consommé. Une malédiction qui vient de peser de tout son poids lors de cette édition 2025 tenue du 2 au 5 juillet avec le bruit assourdissant qui l’a jalonné. On nous a entretenus sur une « programmation audacieuse : fusion de sonorités berbères, rythmes subsahariens, électronique alternative, jazz nomade et rap marocain. » Plus généraliste, on rend l’âme. Cette volonté de croiser les formes artistiques est renforcée cette année, nous rassure-t-on, « par une collaboration inédite avec des artistes du Sahel, venus du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Au programme : rencontres autour de la musique touarègue, concerts partagés, jam sessions entre n’goni et ribab. Le contexte géopolitique régional n’est pas étranger à ce choix. Alors que les tensions identitaires ressurgissent à travers le Maghreb et le Sahel, Timitar oppose une réponse pacifique et constructive : mettre en avant les langues minorées, les traditions orales, les rituels collectifs comme autant de formes de résistance et de fierté. » Enfin, une partie de la planète est sauvée ! Timitar est assurément également là pour le service après-vente. Et pour cette énorme opération de sauvetage toujours sous la houlette des artistes amazighs qui accueillent les musiques du monde», le festival a fait appel à des valeurs certaines, il a fortement pensé au rappeur Dizzy Dros, à la chanteuse touarègue Fatoumata Diawara, aux chœurs rifains de Chefchaouen… avec initiation à l’écriture tifinagh qui n’intéresse personne. Cool.

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