Aux États-Unis, l’ONG Human Rights Watch, en coordination avec plusieurs organisations de défense des droits, dénonce des conditions de détention inhumaines dans des prisons de l’agence de l’immigration. HRW affirme que des sans-papiers détenus dans ces établissements pénitentiaires disent avoir été victimes de traitements dégradants.
Une femme raconte les violences psychologiques infligées : «Si vous demandez de l’aide, ils vous placent à l’isolement. Si vous pleurez, ils peuvent vous mettre à l’écart pendant deux semaines. Alors les gens se taisent», explique-t-elle.
Toujours selon le rapport, des personnes sont privées de leurs traitements médicaux alors qu’elles souffrent de maladies chroniques. Selon l’ONG, cette privation d’accès à des soins médicaux «pourrait être à l’origine de deux décès» dans les trois centres concernés. Les migrants qui y sont enfermés sont traités «de manière dégradante et déshumanisante», dans des «conditions qui constituent une violation flagrante des normes internationales en matière de droits humains», résume l’ONG. Le rapport décrit aussi des cellules et des salles surpeuplées où les prisonniers sont obligés de rester debout de longues heures. Car le nombre de sans-papiers arrêtés a plus que doublé en six mois. Le président américain a érigé de la lutte contre l’immigration l’une des priorités absolues de son second mandat, y consacrant des centaines de milliards de dollars. Dans le mégaprojet de loi budgétaire récemment approuvé par le Congrès américain, 45 milliards sont alloués à la création de 100.000 places dans les centres de rétention pour migrants. C’est d’ailleurs pour faire face à cette surpopulation carcérale que les autorités ont poussé pour l’ouverture rapide d’une nouvelle prison dans le parc naturel des Everglades. Un centre très controversé baptisé «Alligator Alcatraz» censé pouvoir accueillir jusqu’à 5.000 migrants.