L’estimation de l’âge d’un individu médicolégalement est un paramètre clé, fournissant des informations utiles pour les enquêtes criminelles, juridiques et anthropologiques. L’âge médicolégal peut être défini comme le reflet de l’âge biologique d’une personne dans un contexte de recherche judiciaire.
exemple en prédisant l’apparence physique des individus. Étant donné que les traces de sang présentent un intérêt primordial pour les chercheurs médico-légaux et conduisent souvent à l’extraction de matériel génétique utilisable, une méthodologie a été développée pour prédire l’âge biologique à partir d’échantillons de sang sur la base de l’analyse de la méthylation de l’ADN des régions génomiques humaines.
Dans le même élan l’âge biologique a également émergé des études épigénétiques de méthylation de l’ADN. La méthylation de l’ADN est définie comme le transfert d’un groupe méthyle sur la position C5 des cytosines principalement situées sur les sites CpG dans tout le génome. Il est intéressant de noter que plusieurs études ont
révélé qu’un certain nombre de sous-ensembles de sites CpG présentent plutôt des niveaux variables de méthylation de l’ADN, qu’ils soient en gain ou en perte, au cours du vieillissement individuel chez l’homme. La corrélation entre les niveaux de méthylation de l’ADN et l’âge chronologique, basée sur les déclarations de naissance, a conduit à un vaste effort de recherche visant à prédire l’âge biologique des individus à partir des changements liés à l’âge dans le paysage épigénétique. Être capable de prédire l’âge d’un individu a également des applications évidentes dans le domaine médico-légal pour l’analyse de traces d’ADN inconnues collectées sur les lieux du crime afin de faciliter l’identification des victimes ou des responsabilités potentielles.
Ces dernières années, plusieurs études ont proposé des modèles de prédiction de l’âge basés sur l’analyse des modifications de la méthylation de l’ADN pour différents tissus présentant un intérêt principal dans les examens médico-légaux : le sperme, le sang, la salive, ou les tissus durs tels que les dents et les os.
En conclusion, il a été établi une méthodologie pour prédire l’âge biologique des individus de la population sur la base d’une méthode d’analyse de méthylation de l’ADN. Bien que les enquêtes criminelles menées par les services de police puissent déjà bénéficier de ce modèle biologique de prévision de l’âge, il est a prévoir que cette méthodologie fiable devrait être encore améliorée dans un avenir proche avant de l’adapter aux laboratoires médico-légaux de la police.
En effet, la définition de caractéristiques phénotypiques supplémentaires décrivant des individus non identifiés, telles que la prédiction de l’âge, reste une perspective intéressante et devrait s’appuyer sur des sites CpG associés à l’âge, sur des modèles statistiques plus robustes permettant de faire face à la variabilité intrinsèque des mesures de méthylation de l’ADN au sein d’une population biologique complexe, afin de fournir les prédictions les plus précises pour soutenir de solides pistes d’investigation et aider à révéler la vérité.
Conclusion
L’analyse de la méthylation de l’ADN est à ce jour le meilleur moyen d’estimer un âge chronologique. En effet les résultats obtenus à ce jour sont très prometteur.
Cependant avant d’être standardisé et adapté aux laboratoires médico-légaux ou de police scientifique de manière efficace plusieurs points doivent être soulever afin de palier aux défis aussi bien techniques que scientifiques :
● La majorité des études susmentionnées utilisant des techniques qui consomment des quantités relativement importantes d’ADN ce qui peut poser problème pour les échantillons médicolégaux dégradés et présents en petite quantité.
● Ces techniques d’analyses de la méthylation fournissent des résultats qui varient en fonction des tissus analysés, en effet des équipes ont pu identifier des sites CpG présentant une corrélation similaire avec l’âge entre deux tissus distincts, alors que d’autres ont rapporté une spécificité tissulaire. Ces résultats suggèrent que la variation de méthylation en fonction de l’âge pourrait être similaire ou
significativement opposée dans les différents tissus en fonction du site CpG sélectionné. Par conséquent, dans le cadre des analyses médicolégales il convient de connaître préalablement la nature de l’échantillon testé. Les laboratoires de recherche en génétique médicolégale devront statuer à l’avenir sur les marqueurs méthylés les plus informatifs de l’âge et développer en ce sens un modèle universel de prédiction, exploitable dans différents tissus, dans des tranches d’âges opposées et dans différentes populations.
● La plupart des recherches ont été axées sur les populations européennes et eurasiennes occidentales, il est donc nécessaire d’explorer l’ensemble des groupes de population géographiquement différente afin de déterminer si les prédicteurs d’âges peuvent être appliqués indépendamment de la population d’origine ou si des ajustements spécifiques à la population étudiée sont nécessaires pour le modèle de prévision utilisé.
Des chercheurs de l’université d’Osaka ont mis au point une intelligence artificielle capable d’estimer l’âge biologique d’un individu à partir de seulement de quelques gouttes de sang. Leur modèle analyse les niveaux d’hormones stéroïdes et leur interaction pour donner une image plus précise du vieillissement interne du corps.