Des dizaines de milliers de Britanniques sont descendus, samedi, dans les rues de Londres à l’appel de l’extrême droite pour manifester pour « la liberté d’expression », alors que d’autres se sont rassemblés dans une contre-manifestation pour dénoncer « la montée du racisme » dans le pays.
Les deux manifestations se sont déroulées sous très haute surveillance, la police métropolitaine de Londres (Met) ayant déployé un imposant dispositif sécuritaire pour éviter tout affrontement entre les deux groupes. Plus de 1.600 agents ont été déployés dans le cadre de l’opération globale de maintien de l’ordre public, dont 500 provenant d’autres forces, selon la Met. Environ 1.000 agents ont été chargés de veiller au bon déroulement des manifestations, notamment à travers la mise en place d’« une zone de séparation » entre les deux groupes de manifestants. Peu après midi, les rues du centre de Londres étaient envahies par les Union Jacks (drapeau du Royaume-Uni), les croix de Saint-Georges (drapeau de l’Angleterre) et les drapeaux écossais et gallois.
Les participants à cette manifestation, baptisée Unite the Kingdom (Unir le Royaume), scandaient des slogans, appelant notamment le gouvernement, conduit par le parti travailliste, à mettre fin aux traversées de migrants clandestins en Angleterre et à l’expulsion des demandeurs d’asile. L’autre manifestation contre le racisme, appelait à l’unité contre la montée de l’extrême droite et à renforcer l’image du Royaume-Uni en tant que pays ouvert aux réfugiés. L’immigration est devenue une question centrale dans le pays, alimentant les tensions sociales.
Le Labour a multiplié, depuis son retour au pouvoir en 2024, les initiatives pour réduire les flux migratoires. La tension autour de cette question a ouvert la voie à la montée en puissance de Reform UK, une formation d’extrême droite, qui ne cesse de renforcer sa côte de popularité durant les derniers mois.