Un rapport récent publié par l’Université Johns Hopkins aux États-Unis met en lumière une évolution significative de la dynamique économique marocaine : le Maroc s’impose désormais comme la deuxième destination mondiale des investissements chinois dans le domaine des technologies vertes, juste derrière l’Indonésie. Cette position stratégique témoigne non seulement de l’attractivité croissante du Royaume en matière de transition énergétique, mais également de sa montée en puissance en tant que hub industriel, logistique et technologique à l’échelle régionale et internationale.
Ces chiffres traduisent une convergence d’intérêts entre Pékin et Rabat autour d’une vision commune : développer des filières industrielles durables, compétitives et résilientes, avec un accent particulier sur les technologies à faible empreinte carbone.
❖ Une richesse minérale stratégique, notamment en phosphate, composant essentiel pour la fabrication de matériaux de batteries lithium-ion ;
❖ Un positionnement géographique optimal, à proximité immédiate du marché européen, facilitant les échanges commerciaux et les flux logistiques ;
❖ Des politiques industrielles ambitieuses et stables, accompagnées de cadres réglementaires clairs et de mécanismes incitatifs ;
❖ Des accords de libre-échange diversifiés, facilitant l’accès aux marchés européens, africains et américains ;
❖ Un engagement fort dans le développement de l’hydrogène vert, domaine émergent au cœur des transitions énergétiques mondiales.
L’ensemble de ces facteurs positionne le Maroc comme une plateforme de production et d’exportation compétitive, à même de répondre aux nouvelles exigences des chaînes de valeur globales dans le domaine de la décarbonation industrielle.
Ce projet industriel prévoit l’installation d’une unité de production moderne, équipée des dernières innovations technologiques, destinée à couvrir à la fois la demande nationale et les besoins d’exportation. Ses retombées attendues sont multiples :
❖ Renforcement de la chaîne de valeur automobile au Maroc ;
❖ Création d’emplois directs et indirects ;
❖ Transfert de technologies et montée en compétences des ressources humaines locales ;
❖ Intégration renforcée du tissu industriel national dans les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Ce développement s’inscrit dans la stratégie du Maroc visant à consolider sa place dans l’industrie des composants automobiles, secteur déjà porteur d’une croissance continue et durable.
Vers une redéfinition des priorités chinoises en matière énergétique
Le rapport de l’Université Johns Hopkins met en évidence une réorientation claire de la stratégie d’investissement de la Chine à l’international : si le solaire était historiquement le pilier des projets chinois avant la pandémie de Covid-19, les priorités actuelles s’orientent désormais vers les batteries, les véhicules électriques et l’hydrogène vert.
Depuis 2022, les investissements chinois dans les technologies vertes ont dépassé les 220 milliards de dollars, concentrés majoritairement dans les pays du Sud global et les économies émergentes, où se trouvent plus de 75 % des projets recensés. Cette tendance témoigne d’un glissement stratégique vers des marchés à forte croissance, dotés de ressources naturelles abondantes et d’une volonté politique affirmée de transition énergétique.
Parmi les secteurs les plus dynamiques, la production de matériaux pour batteries se démarque nettement, avec plus de 62 milliards de dollars d’engagements déclarés. Dans ce contexte, le phosphate marocain devient un levier stratégique majeur pour la Chine, qui cherche à sécuriser ses approvisionnements face aux tensions géopolitiques et aux contraintes environnementales.
❖ Le développement de l’industrialisation verte, en phase avec les objectifs mondiaux de neutralité carbone ;
❖ L’intégration régionale, en tant que passerelle entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient ;
❖ Une volonté politique affirmée de devenir un acteur incontournable de la transition énergétique globale, notamment dans le cadre de la diplomatie climatique africaine.
Cette stratégie bénéficie d’une infrastructure logistique de qualité, d’écosystèmes industriels intégrés (notamment dans les régions de Tanger, Kénitra, Casablanca et Nador), ainsi que de partenariats internationaux diversifiés qui renforcent la résilience du modèle économique national.
La stabilité politique du Royaume, la clarté de sa vision industrielle et son engagement pour le développement durable lui permettent aujourd’hui de se projeter comme une puissance industrielle régionale montante, à la croisée des transitions économique, énergétique et technologique.