Casablanca-Mâarif : La vitalité urbaine rythme la vie des riverains

Mâarif concentre aujourd’hui les enjeux de la mobilité urbaine dans une métropole en mutation rapide. Ce périmètre anciennement résidentiel mais aujourd’hui stratégique accueille chaque jour plusieurs dizaines de milliers de personnes: des résidents, des salariés et des commerçants, sans oublier visiteurs. Cette concentration humaine et économique n’est pas sans conséquence sur la circulation, le stationnement et l’usage de l’espace public.

Selon des données récemment communiquées par la préfecture d’arrondissement, le quartier accueille plus de 15.000 entreprises, petites ou grandes, avec un flux quotidien estimé à environ 250.000 personnes. Une telle densité entraîne mécaniquement des embouteillages chroniques en particulier aux abords des grands axes comme les boulevards Ghandi, Bir Anzarane et Zerktouni.

Selon plusieurs témoignages récoltés sur place, « le stationnement y est devenu particulièrement difficile malgré les efforts de régulation déployés ces dernières années », remarque Khadija, employée d’une entreprise de presse sise au Boulevard El Massira. « Les trottoirs bien rétrécis par les usagers des deux-roues ou les terrasses de cafés compliquent également les déplacements des piétons », entrevoit Kenza, qui en a vues des vertes et des pas mûres à cause des motards en excès de vitesse, elle qui emprunte tous les jours le Boulevard Zerktouni où elle travaille depuis bientôt dix ans.

Conscientes de cette situation, les autorités municipales ont engagé plusieurs projets destinés à fluidifier la circulation et à rééquilibrer l’usage de l’espace public. « Le prolongement de la ligne T2 du tramway ainsi que le lancement de la ligne T4, constituent deux axes majeurs de cette stratégie », nous informe un responsable au sein du Conseil de la Ville. De plus, selon un document rendu public par Casa Transports, « ces lignes, en cours de réalisation, visent à désengorger les boulevards les plus saturés du quartier. Leur mise en service est prévue pour la fin de l’année 2026, avec un objectif affiché de réduction de 30 % de l’usage de la voiture individuelle dans les zones traversées ».

De même, «des carrefours intelligents ont été installés sur plusieurs artères avec des feux tricolores synchronisés et des caméras de régulation », continue notre source au sein du Conseil de la Ville. «Ces dispositifs en phase d’évaluation visent à adapter la gestion du trafic en temps réel, notamment lors des pics d’affluence », continue-t-il.

Le stationnement est lui aussi en cours de réorganisation. Des zones à stationnement payant et réglementé ont été confiées à Casa Baia, afin de limiter les abus et de favoriser la rotation des véhicules. Deux projets de parkings en silo, à proximité du Twin Center et du marché de Mâarif, sont actuellement en étude. Durant le premier semestre 2025, plus de 5000 contraventions ont été dressées dans l’arrondissement pour stationnement irrégulier, selon les chiffres de la préfecture.

Ces transformations, bien qu’encore partielles, sont saluées par certains habitants, à l’image de Youssef, jeune cadre domicilié dans le quartier qui estime que la situation reste difficile, mais perçoit des signes encourageants. « C’est vrai que circuler en voiture ici relève du défi, mais on sent que les choses bougent, avec les projets du tram et les aménagements en cours. Il faut juste laisser le temps au changement », confie-t-il, somme toute.

Une dynamique tous azimuts

Au dictaphone de L’Opinion, un responsable de la commune de Casablanca-Anfa affirme que les efforts engagés par les autorités s’inscrivent dans une logique globale de rééquilibrage entre mobilité, vitalité économique et qualité de vie. L’objectif est de faire du Mâarif un quartier pilote, conciliant densité et régulation.

Si les défis restent nombreux, notamment en lien avec l’intensité de l’activité commerciale et la multiplication des établissements de loisirs, la dynamique enclenchée semble progresser à un rythme soutenu.