À l’approche des législatives, l’OMDH propose une refonte du processus électoral, incluant révision du découpage territorial, participation des Marocains du monde, parité et transparence du financement politique, pour répondre aux standards démocratiques internationaux des droits humains.
Parmi les recommandations phares figure l’appel à un nouveau découpage électoral qui tienne compte des réalités démographiques et territoriales actuelles. Selon l’OMDH, ce redécoupage devrait corriger les déséquilibres existants et garantir une représentation équitable de toutes les régions. L’Organisation plaide également pour le maintien d’un système électoral qui protège la pluralité politique, considérée comme l’un des acquis majeurs de la Constitution de 2011. Il s’agit d’une démarche indispensable pour éviter la concentration excessive du pouvoir et de préserver la diversité idéologique du champ partisan.
La place des femmes dans la vie politique constitue un autre axe majeur. L’OMDH prône l’augmentation du nombre de sièges réservés aux listes régionales féminines et des incitations financières aux partis qui placent des candidates en tête de liste locale. Elle fixe pour objectif l’atteinte d’un tiers de représentantes élues dans un premier temps, en vue de progresser vers la parité constitutionnelle. Pour l’Organisation, l’égalité des sexes ne doit pas rester une promesse symbolique, mais se traduire dans la composition effective des institutions représentatives.
La participation des Marocains Résidant à l’Etranger (MRE) est explicitement défendue. L’OMDH rappelle que l’article 17 de la Constitution leur reconnaît le droit de voter et de se porter candidats. Elle appelle donc à mettre en place des mécanismes concrets permettant à cette communauté, estimée à plus de cinq millions de personnes, de jouer un rôle actif dans les prochaines élections législatives. Cette inclusion est perçue comme une condition de crédibilité et de cohésion nationale.
L’Organisation suggère aussi d’introduire un nouveau motif d’inéligibilité : toute personne condamnée définitivement pour détournement, dilapidation ou exploitation illégale de fonds publics serait écartée des candidatures. Cette disposition renforcerait la dimension éthique du mandat représentatif.
Dans un souci de cohérence institutionnelle, l’OMDH propose d’élargir les cas d’incompatibilité. Elle recommande d’interdire le cumul entre un siège au Parlement et la présidence d’une collectivité territoriale ou une fonction gouvernementale. Selon elle, cette mesure limiterait les conflits d’intérêts et contribuerait à une meilleure spécialisation des mandats. L’Organisation insiste par ailleurs sur le renforcement du rôle du pouvoir judiciaire et du Ministère Public dans la sanction des délits électoraux. Un contrôle rigoureux et indépendant est, à ses yeux, indispensable pour assainir la vie politique.
Dans cette perspective, les élections ne sont pas seulement un mécanisme politique, mais un exercice de droits humains. Elles conditionnent l’accès à d’autres libertés fondamentales, telles que le droit à l’information ou la liberté d’expression. L’OMDH replace ainsi le débat électoral dans une logique plus large de consolidation de l’État de droit.
En présentant ses recommandations, l’Organisation entend nourrir le débat institutionnel en cours. Ses propositions visent à inscrire les prochaines élections dans une dynamique de réformes structurelles, rompant avec les pratiques passées marquées par l’abstention, la méfiance et les accusations de clientélisme. Pour l’OMDH, les scrutins doivent devenir une véritable «école de citoyenneté», capable de restaurer la confiance entre les citoyens et leurs représentants.