​Hamas-Israël : Un accord enfin, serait-ce le bon cette fois ?

La nuit du 8 au 9 octobre a été marquée par un tournant politique dans la guerre contre la bande de Gaza. Le Hamas a annoncé la conclusion d’un accord global prévoyant la fin de l’agression israélienne contre l’enclave palestinienne, le retrait des forces d’occupation, l’entrée de l’aide humanitaire et un échange de prisonniers.

Le président américain a annoncé qu’Israël et le Hamas ont convenu, lors de négociations indirectes tenues en Egypte, de mettre en œuvre la première phase de son plan de paix pour la bande de Gaza.

Dans un message publié sur sa plateforme Truth Social, Trump a écrit que l’accord entre Israël et Hamas «signifie que tous les otages seront libérés très bientôt et qu’Israël retirera ses forces jusqu’à la ligne convenue, les premiers pas vers une paix forte, durable et éternelle».

Mais si Israël et le Hamas ont convenu d’une pause dans leur guerre et de la libération des otages restants en échange de prisonniers palestiniens, il n’empêche que cette avancée, accueillie avec joie et soulagement jeudi, est aussi imprégnée de prudence tant quelques incertitudes subsistent, et concernent certains aspects épineux du plan proposé par l’administration américaine, notamment la question de savoir si et comment le Hamas désarmera, et qui gouvernera la bande de Gaza. Surtout que dans sa première mouture le plan Trump excluait la résistance de la gestion de l’enclave et ignorait délibérément l’Autorité de Mahmoud Abbas. Cela n’empêche aucunement les deux parties d’être plus proches que jamais de mettre fin à une guerre qui a tué des dizaines de milliers de Palestiniens, réduit une grande partie de Gaza en ruines, provoqué la famine dans au territoire et déclenché d’autres conflits au Moyen-Orient. 
Selon les termes de l’accord, le Hamas prévoit de libérer les 20 otages encore en vie en quelques jours, tandis que l’armée israélienne entamera un retrait de la majeure partie de Gaza, ont déclaré à l’Associated Press des personnes proches du dossier sous couvert d’anonymat afin de discuter des détails d’un accord qui n’a pas encore été rendu public.

Les médias israéliens ont rapporté que la mise en œuvre de l’accord, y compris le retrait israélien de Gaza, ne débuterait qu’après son approbation par le gouvernement, qui se réunira à 17h00.

La radio de l’armée israélienne a indiqué qu’«Israël ne lancera aucune offensive pour le moment, mais ne se retirera pas avant l’approbation de l’accord par le gouvernement».

La Douzième chaîne a cité des sources au sein du cabinet du Premier ministre israélien : «Le cessez-le-feu n’entrera en vigueur qu’après son approbation par le gouvernement».

Le Hamas, quant à lui, a appelé Trump et les médiateurs à veiller à ce qu’Israël mette en œuvre «sans désaveu ni retard» le retrait des troupes, l’entrée de l’aide à Gaza et l’échange de prisonniers. 

Malgré la signature prévue de l’accord en Égypte plus tard dans la journée, les frappes israéliennes se sont poursuivies, avec des explosions observées jeudi dans le nord de Gaza. Aucun dégât ni victime n’a été signalé dans l’immédiat. 
 

Le flou demeure sur la date des échanges de prisonniers
Un responsable militaire israélien, s’exprimant sous couvert d’anonymat conformément aux directives militaires, a déclaré qu’Israël continuait de frapper des cibles menaçant ses troupes lors de leur repositionnement. 

Le plan de paix de Trump prévoit un cessez-le-feu immédiat et la libération des 48 otages que les militants de Gaza détiennent toujours suite à leur attaque contre Israël il y a deux ans. L’accord comprendra une liste de prisonniers à libérer et des cartes pour la première phase d’un retrait israélien vers de nouvelles positions à Gaza, selon deux responsables égyptiens informés des négociations, et un responsable du Hamas. 

Selon un dirigeant du Hamas, le mouvement libérera immédiatement 20 otages vivants en échange de la libération par Israël de plus de 2000 prisonniers palestiniens, dont 250 condamnés à perpétuité et 1700 arrêtés depuis le début de la guerre il y a deux ans.

Une source palestinienne proche des négociations a déclaré à l’Agence France-Presse que l’échange devrait avoir lieu dans les 72 heures suivant la mise en œuvre de l’accord, précisant que «l’accord a été conclu avec l’approbation des factions palestiniennes».

Le retrait pourrait commencer dès jeudi soir, ont déclaré certaines sources, qui ont requis l’anonymat, tandis que des responsables égyptiens et du Hamas ont déclaré que les libérations d’otages et de prisonniers devraient commencer lundi. D’autres responsables ont avancé la date de dimanche au soir. 

Cinq postes frontières rouvriraient, y compris le passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte, autorisant 400 camions dans les premiers jours pour atteindre 600 camions par la suite, ont déclaré les responsables égyptiens et du Hamas. 
 

Ali BENADADA

 

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