​Sa Majesté le Roi inaugure un nouveau chapitre stratégique pour Safran et l’aéronautique marocaine

Lors de son implantation au Maroc à la fin des années 1990, le groupe Safran inscrivait sa démarche dans une logique de délocalisation ciblée, privilégiant le Royaume en tant que plateforme industrielle d’appoint, aux coûts compétitifs, dédiée à des activités secondaires au sein de la chaîne de valeur. Le Maroc était alors perçu comme un territoire de production périphérique, complémentaire aux sites européens du groupe.

Un quart de siècle plus tard, cette vision a profondément évolué. Le Royaume s’affirme désormais comme un maillon structurant de l’architecture industrielle mondiale de Safran. Huit entités du groupe y sont aujourd’hui implantées, principalement autour des pôles de Casablanca et Rabat, au sein d’un écosystème aéronautique en forte densification et doté d’une dynamique propre.

Cette montée en gamme progressive vers un statut de partenaire stratégique résulte de plusieurs leviers convergents : la stabilité du climat des affaires, l’élévation continue du niveau de qualification des ressources humaines, la qualité des infrastructures industrielles, et la cohérence des politiques publiques en matière de développement industriel et de formation. Comme le rappelle à juste titre Abdelhafid Boufettal, président de Safran Aircraft Engines Services Casablanca : « Le Maroc dispose de viviers de compétences remarquables dans le secteur aéronautique, grâce à un système de formation spécialisé et un tissu industriel en expansion constante. »
 

Le 13 octobre 2025, la pose de la première pierre du nouveau complexe industriel de moteurs d’avions du groupe Safran à Nouaceur, sous la présidence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, consacre une étape charnière dans l’évolution du partenariat maroco-français dans le secteur aéronautique. Implanté au sein de la zone industrielle intégrée de Midparc,  véritable vitrine de l’industrialisation à haute valeur technologique du Royaume,  ce projet marque un changement profond de paradigme : il ne s’agit plus simplement de produire au Maroc, mais bien avec le Maroc, dans une logique de co-construction industrielle.

Le complexe se compose de deux infrastructures majeures, complémentaires et stratégiquement positionnées dans la chaîne de valeur mondiale :

1. Un atelier de maintenance (MRO) dédié aux moteurs LEAP, s’étendant sur 25 000 m², doté d’une capacité annuelle de traitement de 150 moteurs. Cette installation, dont la mise en service est prévue pour 2027, devrait générer quelque 600 emplois qualifiés à l’horizon 2030. Montant de l’investissement : 120 millions d’euros.

2. Une ligne d’assemblage du moteur LEAP-1A, spécifiquement destinée aux Airbus A320neo, d’une superficie de 13 000 m². Opérationnelle à partir de fin 2027, elle permettra l’assemblage de 350 moteurs par an et la création de 300 postes supplémentaires. L’investissement estimé pour cette unité avoisine les 200 millions d’euros.

Ces deux unités industrielles illustrent l’ambition de Safran de renforcer sa capacité de production pour accompagner la montée en cadence du programme LEAP, moteur de nouvelle génération, plus léger, plus silencieux et plus économe en carburant, qui équipe aujourd’hui la majorité des avions monocouloirs en service dans le monde.

Par leur envergure, leur niveau d’exigence technologique et leur impact sur l’emploi local, ces installations hissent le Maroc au rang de plateforme mondiale incontournable dans les domaines de la maintenance et de l’assemblage de moteurs aéronautiques de haute performance.
 

Le positionnement du Maroc dans la stratégie industrielle de Safran ne relève ni du hasard ni d’une simple logique de coût. Il repose sur une conjonction d’atouts stratégiques, articulés autour de trois piliers déterminants : la localisation géographique, la stabilité structurelle et la compétitivité humaine.

Situé au carrefour de l’Europe, de l’Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient, le Royaume bénéficie d’une position géostratégique exceptionnelle, lui conférant un rôle de plaque tournante dans les flux logistiques internationaux. Cette situation privilégiée permet une connectivité optimale avec les grands hubs industriels et aéroportuaires des deux rives de la Méditerranée.

À cela s’ajoute une stabilité macroéconomique et institutionnelle rare dans l’environnement régional, qui constitue un atout décisif pour les industriels en quête de prévisibilité, de sécurité juridique et de continuité des politiques publiques. Le cadre réglementaire favorable, conjugué à l’engagement résolu des autorités, inspire une confiance durable aux investisseurs internationaux.

Enfin, le Maroc se distingue par la qualité croissante de son capital humain. Qu’il s’agisse d’ingénieurs, de techniciens ou d’opérateurs hautement qualifiés, les compétences locales sont désormais à la hauteur des standards les plus exigeants de l’industrie aéronautique mondiale. Cette performance est le fruit d’un investissement soutenu dans la formation professionnelle et supérieure, notamment à travers des structures de référence telles que l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA), en partenariat étroit avec les industriels du secteur.

Comme le souligne avec justesse Abdelhafid Boufettal, président de Safran Aircraft Engines Services Casablanca : « Le cadre réglementaire favorable, le soutien constant des pouvoirs publics et le leadership de Sa Majesté le Roi en matière industrielle rendent le Maroc particulièrement attractif. ».
 

L’ascension remarquable du Maroc dans le secteur aéronautique ne saurait être dissociée de la vision stratégique portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis le début des années 2000. Très tôt, le Souverain a fait de l’industrialisation un axe central de souveraineté économique, misant sur des secteurs à forte valeur ajoutée, porteurs de croissance durable, de création d’emplois qualifiés et de transfert technologique.

La politique industrielle nationale repose ainsi sur une planification à long terme, fondée sur la structuration de filières stratégiques, l’intégration progressive dans les chaînes de valeur mondiales, et l’élévation du niveau technologique des productions locales. Cette ambition s’est traduite concrètement par la mise en place de zones industrielles intégrées telles que Midparc, la refonte du système de formation professionnelle pour mieux répondre aux besoins des industriels, et l’adoption de mesures incitatives ciblées pour attirer les investissements à haute intensité technologique.

Ce volontarisme politique a permis l’émergence d’un écosystème aéronautique national crédible, compétitif et reconnu sur la scène internationale.

Ross McInnes, président du Conseil d’administration du groupe Safran, a d’ailleurs tenu à saluer cette dynamique lors de la cérémonie de lancement du complexe de Nouaceur :

« La présence de Sa Majesté le Roi à cette cérémonie revêt une portée symbolique forte. Elle illustre son engagement indéfectible en faveur du développement industriel du Royaume, et la confiance qu’inspire le Maroc comme terre d’investissement pérenne. ».
 

Chaque implantation de Safran sur le sol marocain agit comme un puissant levier d’attractivité et d’entraînement. Autour du groupe gravite désormais un écosystème dense et structuré, composé d’une constellation de fournisseurs, d’équipementiers et de sous-traitants, tant nationaux qu’internationaux. Cette dynamique contribue à l’étoffement et à la montée en complexité de la chaîne de valeur aéronautique locale, consolidant ainsi un tissu industriel de plus en plus intégré.

Le Maroc n’est plus un simple site d’assemblage. Il est désormais pleinement impliqué dans toutes les étapes du cycle de vie du moteur aéronautique : de la conception à la maintenance, en passant par les phases de test, d’assemblage et d’innovation. Cette capacité à intervenir sur l’ensemble de la chaîne technologique constitue un jalon majeur dans la trajectoire industrielle du Royaume.

Dans un secteur où la maîtrise intégrée des processus représente un différenciateur stratégique de premier ordre, le Maroc s’affirme comme un acteur fiable, compétitif et à forte valeur ajoutée, capable de répondre aux standards les plus exigeants de l’industrie aéronautique mondiale.
 

Conformément aux impératifs croissants de décarbonation qui régissent l’industrie aéronautique mondiale, Safran a conclu un protocole d’accord visant à approvisionner l’ensemble de ses installations marocaines en énergie renouvelable dès l’année 2026. Cette orientation stratégique s’inscrit dans une démarche de transition écologique volontariste et permettra de réduire de manière significative l’empreinte carbone du complexe industriel de Nouaceur.

« Nous avons l’ambition de bâtir, ici au Maroc, deux sites industriels de référence,  à la fois performants, innovants et durables », a déclaré Olivier Andriès, directeur général du groupe Safran, soulignant ainsi l’engagement du groupe en faveur d’un développement industriel respectueux de l’environnement.

Par cette initiative, le Maroc renforce son alignement avec les normes environnementales européennes les plus rigoureuses, tout en consolidant son attractivité auprès des grands donneurs d’ordre internationaux,  constructeurs aéronautiques et compagnies aériennes,  de plus en plus sensibles aux critères de durabilité et de responsabilité environnementale.
 

L’essor des activités de Safran au Maroc engendre des retombées socio-économiques significatives, au premier rang desquelles figure la création de 2 000 emplois additionnels à l’horizon des cinq prochaines années. Cette dynamique industrielle agit comme un catalyseur pour l’ensemble de l’écosystème éducatif et professionnel national, en accélérant la diversification des filières de formation, la spécialisation des parcours et l’intégration de standards technologiques de pointe.

La stratégie de développement des talents mise en œuvre par Safran repose sur un triptyque structurant : recruter localement, former en continu sur site, et fidéliser durablement les compétences. Cette approche, fondée sur le co-développement plutôt que sur une logique de sous-traitance traditionnelle, témoigne de la volonté du groupe de s’inscrire dans un partenariat pérenne, équitable et à forte valeur ajoutée avec le tissu socio-économique marocain.

En investissant dans la montée en compétence des ressources humaines locales, Safran participe à l’émergence d’un capital humain hautement qualifié, apte à répondre aux exigences technologiques de l’industrie aéronautique du futur.

À mesure que le secteur aéronautique mondial se transforme sous l’impulsion des nouvelles technologies et des impératifs écologiques, Safran et le Maroc devront relever plusieurs défis. La montée en gamme technologique, l’intégration de solutions numériques avancées et l’adaptation aux moteurs à faible empreinte carbone représentent autant d’enjeux majeurs. Dans cette optique, le Royaume ambitionne de renforcer ses capacités de recherche et développement, favorisant la création de centres d’innovation collaborative en partenariat avec les acteurs académiques et industriels. Ce dynamisme devrait permettre au Maroc de consolider sa position de hub aéronautique durable et compétitif à l’échelle internationale.

1- L’industrie aéronautique marocaine représente aujourd’hui près de 5 % du PIB national, génère plus de 30 milliards de dirhams d’exportations annuelles et attire chaque année environ 1 milliard d’euros d’investissements directs étrangers. Ces chiffres témoignent de la forte contribution du secteur à la croissance économique et à la diversification de l’économie marocaine.

2- Le succès de Safran au Maroc repose également sur un réseau dense de partenariats académiques et industriels. Le groupe collabore étroitement avec l’Université Mohammed VI Polytechnique, l’Institut des Métiers de l’Aéronautique (IMA), ainsi qu’avec des centres de recherche européens, favorisant ainsi l’échange de savoir-faire et l’innovation conjointe. Cette synergie locale-internationale renforce la compétitivité de l’écosystème aéronautique marocain.

3- Par ailleurs, le positionnement du site marocain dans le réseau mondial de Safran est marqué par une complémentarité avec les autres sites européens et asiatiques, formant ainsi une stratégie globale d’optimisation industrielle. Ce réseau intégré permet au Maroc de bénéficier d’échanges technologiques et d’une visibilité accrue au sein du groupe.

4- Enfin, l’innovation technologique occupe une place croissante dans les projets futurs, avec le développement de laboratoires conjoints de R&D et de projets pilotes visant à intégrer des technologies numériques avancées et à concevoir des moteurs plus écologiques, renforçant ainsi la compétitivité à long terme du secteur.

5- Il convient néanmoins de mentionner certains défis à relever, tels que la nécessité de diversifier davantage les compétences techniques pour suivre le rythme rapide des innovations, la gestion des tensions géopolitiques potentielles qui pourraient affecter les chaînes d’approvisionnement, ainsi que la concurrence internationale accrue, qui imposent une vigilance constante.
 

L’évolution de Safran au Maroc, d’un simple site périphérique à un levier stratégique mondial, illustre avec force la réussite d’une politique industrielle audacieuse et cohérente, portée par une vision royale claire et un engagement constant des acteurs publics et privés. Le Maroc s’est doté des outils, des compétences et des infrastructures nécessaires pour jouer un rôle majeur dans une industrie aéronautique mondiale en pleine mutation.

Ce partenariat exemplaire ouvre la voie à une nouvelle phase d’innovation, où le Maroc entend devenir un acteur incontournable dans la conception, la production et la maintenance de technologies aéronautiques de pointe. Face aux défis environnementaux et technologiques du XXIe siècle, le Royaume s’affirme comme un hub industriel durable, innovant et résilient, prêt à accompagner la transformation globale du secteur aéronautique.

À travers ce projet emblématique de Nouaceur, le Maroc réaffirme son ambition économique et stratégique, s’inscrivant durablement dans la dynamique mondiale de l’aéronautique, tout en contribuant activement à son développement responsable et compétitif.