Réforme électorale : le Maroc trace la voie des circonscriptions féminines sous le jonc de la réforme royale

Un nouveau chapitre, ou plutôt une réforme royale, dans le sens vrai et figuré, s’ouvre pour la participation politique des femmes marocaines. Lors du Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le gouvernement a validé plusieurs projets de lois organiques redéfinissant les règles électorales. L’Objectif est de faire de la représentativité féminine un construit social et de l’ancrer dans le cœur des institutions du Royaume.

Un tournant historique pour la parité politique et sociale

C’est un signal fort adressé à la scène politique nationale par sa Majesté le Roi Mohamed VI ; le Maroc avance résolument vers une participation et une représentation sociale plus équilibrée entre les femmes et les hommes.

Lors du dernier Conseil des ministres, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a présidé l’adoption d’un ensemble de projets de lois organiques modifiant les textes régissant la Chambre des représentants et les collectivités territoriales.

Ces réformes traduisent une volonté claire, celle de  rendre la parité effective et renforcer la présence féminine dans les institutions élues. Le mécanisme le plus novateur de cette réforme est la création de circonscriptions électorales réservées aux femmes, un dispositif inédit dans la région MENA.

A mon sens et, à ma grande joie et celle de nombreuses femmes, ce n’est pas seulement une question de quotas, c’est un changement de mentalité et de culture politique et sociale qui va s’installer progressivement dans notre pays, entrainant avec elles de nombreux transformations revendiqués et attendus par la nouvelle génération de marocains. Ces circonscriptions féminines projetées, permettront à des élues issues de tous les territoires d’accéder directement à la représentation nationale.
 

Des lois revisitées pour une représentation territoriale

Trois textes structurent cette réforme ambitieuse : La loi organique n° 27-11 relative à la Chambre des représentants, modifiée par le projet n° 04-21 ; La loi organique n° 59-11 sur les élections locales, déjà enrichie par la loi n° 06-21 ; Et le projet de loi organique adopté le 19 octobre 2025, qui introduit officiellement la notion de circonscriptions régionales exclusivement féminines.

Ce nouveau découpage prévoit que, dans chaque région, certaines circonscriptions soient réservées aux candidates femmes, tout en restant ouvertes au vote de l’ensemble des électeurs.

Cette approche remplace la liste nationale qui a démontré ses limites de par le favoritisme qu’elle avait créé. Les circonscriptions régionales exclusivement féminines favoriseront une représentation féminine plus territorialisée, plus juste et mieux ancrée dans la réalité locale etsociale.
 

Un tiers des sièges dans les collectivités territoriales

Au niveau local, la réforme consolide les acquis de la loi organique 06-21, qui garantit un tiers des sièges aux femmes dans les conseils communaux, préfectoraux et provinciaux et les chambres des métiers. Désormais, des circonscriptions complémentaires réservées aux femmes verront le jour pour stimuler leur participation et encourager l’accès à la gouvernance territoriale.

Cette architecture juridique s’accompagne d’incitations financières et politiques pour les partis à travers l’appui aux campagnes féminines, encadrement des listes régionales et obligation d’alternance entre candidates et candidats dans certaines zones.
 

Des défis à transformer en opportunités

Si cette réforme marque une avancée majeure, sa mise en œuvre effective dépendra de plusieurs conditions dont l’adoption définitive des textes par le Parlement ; la publication des décrets d’application ; et le plus difficile à réaliser peut-être, est la capacité des partis à former, soutenir et investir des femmes candidates compétentes. Un changement en profondeur est demandé aux partis, et le message est au aussi claire, mais les dirigeants seront ils en mesure de le saisir et de les appliquer ? Vont-ils enfin réfléchir intérêt du pays en dépassant les méthodes utilisées pour la liste nationale ? Nous l’espérons et le souhaitons sincèrement !     

Selon UN Women Maroc en 2021, les femmes ne représentaient que 26,6 % des élues communales, en deçà du quota d’un tiers fixé par la loi. Les observateurs soulignent que la parité ne saurait se limiter aux sièges, elle devrait aussi concerner les fonctions exécutives :  présidences de conseils, directions de commissions, têtes de listes ou portefeuilles ministériels. Le plus difficile, n’est pas d’élire plus de  femmes, mais de leur donner un réel pouvoir de décision. Le plus difficile, n’est pas d’élire plus de Femmes, mais de donner l’opportunité aux vraies compétences féminine, au niveau parlementaires, régional, communal et dans les chambres des métiers.
 

Un modèle régional en construction

En multipliant les espaces de représentation féminine, le Maroc consolide son modèle démocratique fondé sur l’inclusion et l’égalité des chances. Les circonscriptions exclusivement féminines ne sont pas une dérogation. Ce choix national voulu par la plus haute autorité de l’état, incarne, une vision pragmatique de l’autonomisation politique et sociale, liant modernisation institutionnelle et valorisation des compétences féminines.

Si ces mesures sont correctement appliquées lors des prochaines élections, le Maroc pourrait devenir un référent régional en matière de parité politique et sociale.

Le Maroc sera un pays où le fil du suffrage universel se brode, désormais, au féminin.

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