Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a prévenu vendredi que ses alliés, principalement le Hezbollah et le Hamas, poursuivraient le combat contre Israël, et défendu l’attaque aux missiles iranienne contre son ennemi juré, sur fond de craintes redoublées d’un embrasement au Moyen-Orient.
Ce discours est intervenu en pleine guerre entre le Hezbollah libanais et Israël, qui a déplacé mi-septembre l’essentiel de ses opérations vers le front nord, au Liban, après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza lors d’une offensive dévastatrice toujours en cours.
Celle-ci a été lancée en riposte à une attaque d’une violence et d’une ampleur sans précédent du mouvement palestinien Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël.
L’attaque du Hamas « est logique et légitime », a soutenu le numéro un de la République islamique d’Iran qui ne reconnaît pas l’existence de l’Etat d’Israël.
« La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs et remportera la victoire », a-t-il ajouté en référence à l’assassinat de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth, et à celui d’Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, tué le 31 juillet dans une attaque à Téhéran imputée à Israël.
Israël ne « peut pas nuire gravement » au Hezbollah et au Hamas, a-t-il estimé, soulignant que le combat du Hezbollah rendait un « service vital à toute la région ».
Mardi, l’Iran a tiré près de 200 missiles vers Israël, disant riposter à l’assassinat de Nasrallah et Haniyeh.
« L’opération de nos forces armées était totalement légitime », a dit l’ayatollah Khamenei. C’est « la moindre » des ripostes.
L’attaque a entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l’Iran.
Jeudi, le président américain Joe Biden a dit être « en discussion » avec Israël sur d’éventuelles frappes contre les installations pétrolières de l’Iran, un pays qui fait partie des dix plus grands producteurs de pétrole.
Israël accuse le Hezbollah d’acheminer des armes depuis la Syrie. Environ 310.000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours en Syrie via le poste-frontière de Masnaa.
L’armée israélienne a indiqué avoir frappé des « sites d’infrastructure » du Hezbollah « adjacents au poste-frontière de Masnaa.
Selon le site d’information israélien Ynet, les avions de combat ont largué près de 73 tonnes d’explosifs sur le QG des services de renseignements du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.
Hachem Safieddine, potentiel successeur de Hassan Nasrallah à la tête du Hezbollah, était l’une des cibles, aux côtés d’autres hauts responsables du Hezbollah qui se trouvaient dans le complexe à ce moment-là, a-t-il ajouté.
Interrogée par l’AFP sur la question de savoir si Safieddine était la cible, l’armée israélienne a dit « examiner les informations ».
Le Hezbollah a accusé Israël d’avoir mené une frappe vendredi dans la banlieue sud « contre des équipes de la défense civile qui déblayaient les gravats et tentaient de récupérer des blessés, faisant un mort parmi eux ».
« Le sol a tremblé sous nos pieds. Le ciel s’est illuminé », a dit Mohammed Sheaito, un chauffeur de taxi de 31 ans, en commentant les frappes.
Après des échanges de tirs transfrontaliers pendant près d’un an, Israël a intensifié ses bombardements au Liban depuis le 23 septembre visant selon son armée des centaines de cibles du Hezbollah.
L’armée israélienne a aussi lancé lundi une offensive terrestre dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans les combats contre le Hezbollah.
Vendredi, le Hezbollah a affirmé avoir tiré des obus sur des militaires israéliens dans la zone libanaise frontalière de Maroun al-Ras. Il a également annoncé avoir tiré des obus et des roquettes sur Kiryat Shmona dans le nord d’Israël.
L’armée israélienne a affirmé qu’elle continuerait à infliger des « coups sévères » au Hezbollah, afin de permettre le retour d’environ 60.000 habitants des régions frontalières déplacés par les tirs de roquettes incessants du mouvement libanais vers le nord d’Israël.
Selon un bilan de l’AFP établi à partir de chiffres officiels, près de 2.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont au moins 1.110 depuis le 23 septembre. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.