Pour ceux et celles qui souhaitent obtenir plus de détails, Monsieur Jouahri avait intégré la Banque centrale en 1962, en tant que cadre supérieur au moment où Bank Al-Maghrib était dirigée successivement par feu Son Altesse le prince Moulay Hassan Ben El Mehdi et feu Driss Slaoui.
Accomplissant, en silence, un travail méticuleux, intensif et visionnaire, il a vite été repéré par feu SM le roi Hassan II que Dieu repose son âme en paix pour occuper en 1978 le poste de Ministre Délégué auprès du Premier Ministre en charge de la réforme des entreprises publiques et de celui de ministre des Finances, trois ans plus tard. A cette époque, l’argentier du royaume honorait la plus haute confiance du Monarque en proposant, grâce à sa clairvoyance et son génie, des solutions concrètes, pratiques et novatrices pour faire sortir le pays d’une profonde crise économique, grâce à la mise en œuvre du Programme d’ajustement structurel, en collaboration avec la Banque mondiale et ce, à un moment où la conjoncture nationale et internationale était extrêmement compliquée.
Haut technicien de la Finance, réformateur et moderniste, c’était l’homme idéal pour prendre les rênes de la BMCE (Bank of Africa) et du GPBM en 1986. Une banque et un groupement qu’il avait présidés avec succès pendant près de deux décennies et auxquels il avait donné un nouveau souffle pour un lendemain meilleur. Reconnu pour agir avec précaution et habileté dans le désamorçage de crises et de situations difficiles, la présidence de la CIMR lui fit confiée à deux périodes distinctes : un premier mandat de 1991 à 1995 et un second mandat entre 2002 et 2003 pour placer cette caisse nationale de retraite sur de bons rails.
Hautement distingué par son talent, il a été sollicité, à partir de 2002, en tant que consultant international pour le compte d’importantes organisations internationales et régionales, pour ne citer que le Fonds monétaire international ou la Banque islamique de développement. Puis, son engagement indéfectible dans la vie publique ne s’arrête pas là car le 22 avril 2003, le souverain Mohammed VI que Dieu l’Assiste le nomme Wali de Bank Al-Maghrib, une importante Institution qu’il dirige jusqu’à date d’aujourd’hui avec une main de fer dans un gant de velours. Puis, cela ne l’empêche pas non plus de siéger, en sa qualité de Président et/ou de Membre, à différents Conseils d’administration et Comités stratégiques (IRES, FMEF, CMMB, …) ou encore d’être sollicité directement par le Souverain pour apporter son savoir-faire inégalé à des projets stratégiques nationaux de grande envergure.
Derrière ses discours et ses propos, se dissimulent une grande sagesse et une vision futuriste. Ça ne s’arrête pas là car ceux qui le côtoient de près notent, en plus de cela, son caractère humain et son extraordinaire sens de l’humour.
Les qualités d’un bon capitaine de bateau qui mène le navire à bon port, on les retrouve chez ce brillant homme d’art, de culture et surtout financier chevronné qu’est Monsieur Abdellatif Jouahri. Puis, rien qu’à suivre l’une de ses fameuses conférences de presse du Conseil de la Banque, l’on se rend compte rapidement comment le gouverneur de la banque des banques manie, en tant que fin connaisseur des arcanes des finances, avec élégance et grande finesse, son discours et comment il interagit méticuleusement et jovialement avec les journalistes.
Ses brillantes interventions sont suivies un peu partout dans le monde, devenant un rendez-vous incontournable pour les chercheurs, économistes, financiers, banquiers et citoyens de tous bords, marocains et étrangers. Aujourd’hui, le Maroc peut fièrement dire qu’il dispose non pas uniquement d’une haute pointure dans la sphère bancaire et financière, mais surtout d’un vrai patriote qui aime fougueusement son pays, contribuant énormément au rayonnement international du Maroc sur plusieurs plans.
En vain, qui a réussi à comptabiliser à son compteur autant d’années de dévouement et de loyauté au service du royaume du Maroc ? Selon les vétérans de la fonction publique, Monsieur Jouahri gagne l’estime de tous les âges et c’est l’un des rares hauts fonctionnaires qui comptabilise plus de 62 ans au service de l’Etat ! Ça reste un record national. Aujourd’hui, les grands commis de l’Etat ont tous devant eux une figure emblématique et un exemple à suivre pour en faire autant, chacun dans son domaine d’activité et de compétence. Certes, il ne faut pas le nier, une petite minorité se distingue alors que cela devrait devenir la règle. Puis, il faut le souligner : la fulgurante ascension de notre cher pays à l’international ne pourrait être maintenue qu’en présence de « hauts fonctionnaires capables de rechercher une gouvernance et une gestion visant la performance, tout en respectant l’éthique d’une administration publique politiquement neutre et professionnelle ». C’est d’ailleurs l’une des recommandations de l’OCDE vis-àvis des Etats en matière de pratiques de gestion des ressources humaines au sein de la haute fonction publique. De surcroit, il ne s’agit pas uniquement d’une question majeure de gouvernance publique, mais de l’un des principaux critères utilisé par les organisations internationales dans le cadre de l’évaluation de l’efficience des politiques publiques. In fine, c’est grâce à de hauts responsables convenablement choisis qu’un pays peut réussir à élaborer des stratégies performantes et adaptées aux défis contemporains de la gouvernance publique.