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Du 6 au 7 mars, Agadir a donné le ton avec la première édition du Forum International de l’Industrie et des Services Souss-Massa, un événement où l’innovation industrielle s’est donné rendez-vous avec la durabilité, tout en plaçant l’accent sur la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie pour tous.
Placée sous le thème “Agadir Souss-Massa, un pôle stratégique pour l’industrie et les services au Maroc”, cette rencontre est organisée par le magazine Industrie du Maroc et le Centre Régional d’Investissement Souss-Massa, en partenariat avec la Wilaya de la région, le Conseil régional, la CGEM Souss-Massa, ainsi que la Chambre de Commerce, d’Industrie et de Services.
Dans cette effervescence constructive, l’événement a pris ses quartiers avec la ferme ambition d’activer les leviers stratégiques à même d’accroître la contribution de la région au PIB national. Ce rassemblement de référence a ainsi mis l’accent sur le renforcement de la compétitivité de la région d’Agadir Souss-Massa dans des secteurs à fort potentiel tels que l’agroalimentaire, la chimie, la plasturgie ou encore les matériaux de construction. L’objectif est clair : favoriser la création d’emplois durables au profit des populations locales et valoriser les atouts économiques du territoire.
S’exprimant lors de l’ouverture du Forum, Hicham Rahioui Idrissi, PDG du magazine Industrie du Maroc, a souligné : « Nous sommes ici réunis pour fédérer les énergies, créer des synergies et amplifier les investissements. À travers ce programme, nous souhaitons établir une plateforme de coopération pour co-construire l’avenir industriel de la région ».
Il a également salué le cadre stratégique offert à la région par le Plan d’accélération industrielle lancé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avant d’enchaîner en mettant en avant l’ambition de fédérer les énergies locales autour de projets industriels à haute valeur ajoutée.
Investir à Souss-Massa, un choix gagnant
Dans le même sillage, le Président du Conseil régional, M. Karim Achengli, a mis en avant les réalisations ayant fait de Souss-Massa une région attractive pour les investisseurs, avec 900 hectares de foncier industriel aménagé et des infrastructures compétitives générant des milliers d’emplois, notamment dans l’automobile.
De son côté, Brahim Benmoussa, secrétaire général du ministère délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, a insisté sur le rôle stratégique des Centres Régionaux d’Investissement (CRI) et des Commissions Régionales Unifiées d’Investissement dans le soutien aux TPE-PME. Il a également souligné que les réformes menées par le Royaume répondent aux recommandations du nouveau Modèle de développement.
Ce conclave de deux jours a ainsi permis des échanges riches et constructifs, mettant en lumière les facteurs qui font de Souss-Massa une destination privilégiée pour l’investissement, ainsi que les solutions proposées pour encourager l’innovation et attirer les investisseurs vers la région. Les discussions ont également souligné les divers atouts de la région, notamment la qualité de ses infrastructures industrielles, le haut niveau de qualification et d’engagement des ressources humaines, ainsi que le cadre incitatif renforcé par la nouvelle Charte d’Investissement.
« Tous les ingrédients sont réunis pour qu’un investisseur choisisse la région Souss-Massa comme destination privilégiée », a affirmé Kenza Gassib, directrice générale du Centre Régional d’Investissement (CRI) de Souss-Massa.
En plus des panels thématiques, des ateliers sectoriels et des rencontres B2B, des stands d’exposants étaient présents. Aux côtés des géants de l’agroalimentaire et des experts en logistique, plusieurs stands ont proposé des solutions innovantes. Parmi eux, Artemis, un éditeur de textes juridiques a présenté des solutions intégrant l’Intelligence Artificielle pour accompagner les entreprises et investisseurs dans leur démarche de conformité. Son directeur général, Rachid Ghabaoui, a expliqué : « Nous avons construit la plus grande base de données juridiques. Récemment, nous avons intégré un moteur d’intelligence artificielle qui permet d’interroger ce fonds documentaire en langage naturel ». « Même sans expertise juridique, un citoyen novice peut poser une question sur le droit ou la fiscalité et obtenir une réponse précise ».
Générer l’emploi local
Il convient de souligner que la stratégie régionale repose sur trois piliers fondamentaux : la compétitivité industrielle, avec un programme de 3 milliards de dirhams pour moderniser les infrastructures logistiques ; la durabilité environnementale, matérialisée par des zones industrielles éco-responsables ; et l’inclusion sociale, à travers la formation et l’emploi local. Autant d’atouts qui permettent à Souss-Massa d’ambitionner de passer du 6ème au 4ème rang des régions marocaines en termes de contribution économique d’ici 2046.
Approché par « l’Opinion », Abdelilah Farouk, directeur du groupe d’ingénierie SEGULA Technologies, a insisté sur l’importance d’investir dans les compétences pour favoriser l’inclusion sociale. Il a annoncé le lancement prochain d’un programme d’alternance, en partenariat avec les établissements académiques de Souss-Massa, afin de former les jeunes sur des projets concrets et de renforcer les filières techniques locales.
« À Agadir, SEGULA Technologies compte près de 200 collaborateurs engagés sur des projets à forte valeur ajoutée dans des domaines stratégiques comme la logistique, le développement produit, l’industrialisation ou encore le software embarqué. Ce positionnement favorise la création d’emplois qualifiés et soutient un écosystème industriel durable dans la région », a-t-il expliqué.
L’entreprise collabore aussi avec les établissements supérieurs locaux pour accueillir des stagiaires, organiser des ateliers et renforcer l’employabilité des jeunes en les préparant aux métiers d’avenir et aux exigences du marché.
Dans cette dynamique de création d’emplois, Hicham El Faleh, directeur d’Al-Omrane, a souligné que « la stimulation de l’emploi s’opère naturellement grâce aux investissements importants portés par nos soins ». Il a précisé que ce développement profite non seulement aux entreprises de travaux, mais aussi à un large réseau de prestataires intellectuels, architectes, bureaux d’études et autres acteurs, mobilisés pour garantir la réussite des projets, tout en répondant aux engagements pris envers les citoyens et les partenaires institutionnels, tant au niveau régional que national.
Urbanisme au service de l’industrie
En matière de stratégie urbaine pour accompagner l’accélération industrielle de la région, Hicham El Faleh du groupe Al-Omrane a poursuit en mettant en avant l’importance d’une planification cohérente et anticipée. « La stratégie mise en œuvre a consisté à harmoniser le développement territorial avec l’organisation des espaces dédiés à l’essor industriel dans toute la région, notamment à travers les schémas directeurs d’aménagement urbain (SDAU), qui définissent de manière macro les pôles industriels actuels et futurs, complétés par les Plans d’Aménagement (PA) précisant les vocations industrielles avec les détails urbanistiques nécessaires », a-t-il expliqué.
Dans la continuité de son propos, il a insisté sur le rôle déterminant de la planification à long terme pour répondre aux ambitions régionales : « La planification renvoie à l’anticipation, à la préparation, à la projection vers l’avenir. Ce sont justement ces outils – SDAU et PA – qui permettent de répondre aux besoins des industriels et d’assurer une transition naturelle vers une planification opérationnelle. La région Souss-Massa bénéficie ainsi d’une vision claire, avec une offre foncière industrielle riche, et la planification urbaine en constitue la clé de réussite ».
Zones industrielles en reconquête
Hicham El Faleh a également souligné la nécessité de redynamiser zones industrielles existantes, afin de renforcer l’attractivité globale de la région. « Ces zones, à l’instar d’Ouled Teima ou de Tiznit, ont bénéficié d’une stratégie concertée, construite dans une démarche participative avec l’ensemble des parties prenantes », a-t-il précisé.
« Des conventions pour la création de stations d’épuration (STEP) ont ainsi été signées, avec des financements dépassant les 100 millions de dirhams pour les deux zones, tandis que des accords de valorisation ont permis, durant plusieurs années, de proposer des lots à des prix attractifs : 250 dhs/m² à Ouled Teima et 200 dhs/m² à Tiznit. »
Dans la foulée, il a évoqué une initiative ciblée visant à améliorer l’accessibilité de ces espaces industriels : « Une convention spécifique a été conclue pour réaménager l’accès de la zone industrielle d’Ouled Teima à la nationale N10. Ce projet, doté d’un budget de près de 80 millions de dirhams, prévoit la réhabilitation d’un tracé routier d’environ 8,7 kilomètres. »
La région est actuellement le site de plusieurs projets visant à renforcer son attractivité en tant que destination d’investissement. Parmi ces initiatives, le projet d’un port sec de 140 millions de dollars à Agadir, qui améliorera l’offre territoriale et contribuera à la structuration d’un réseau logistique moderne et performant. Par ailleurs, de nouvelles lignes maritimes sont en développement pour renforcer la connectivité. En outre, des projets de futures zones industrielles sont en préparation, ce qui viendra solidifier davantage la position de la région comme un pôle stratégique pour les investisseurs.
– Quelles mesures incitatives le Centre met-il en place pour attirer les investisseurs ?
Les mesures incitatives comprennent la nouvelle Charte d’Investissement au niveau national, ainsi que le programme régional. La Charte nationale couvre des primes territoriales, des primes communales et sectorielles. Quant au programme régional, il inclut des primes pour l’acquisition de foncier, des primes à l’emploi et une aide pour l’achat de matériel.
– Agadir fait partie des villes candidates pour accueillir des matchs de la Coupe du Monde 2030. Quelles sont vos préparations à cet égard ?
