Poursuivi aux côtés d’autres anciens responsables dans l’affaire « l’Escobar du Sahara », Saïd Naciri, ex-dirigeant du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et ancien président du Club Wydad, a de nouveau comparu ce vendredi devant la Cour d’appel de Casablanca. Il a présenté des éléments de preuve sur sa « non-implication » dans le réseau international de trafic de drogue dirigé par Haj Ben Brahim. Relevés bancaires, enregistrements téléphoniques… La défense de l’accusé a tenté de réfuter les soupçons d’argent sale. Détails
Lors de cette audience, Saïd Naciri a nié, pour la énième fois, avoir facilité le transport de drogues dans le cadre d’un réseau international, comme l’a prétendu « le Malien » devant la police. Selon la défense de Naciri, ces accusations sont infondées et relèvent d’une pure fabrication de la part d’« Escobar » et de ses complices.
Les enregistrements téléphoniques des appels entre Saïd Naciri et Haj Ben Brahim, datant jusqu’à 2023, ont été présentés par la défense de l’ancien dirigeant du club du Wydad.
Son avocat a soutenu que ces échanges ne contiennent aucune discussion relative au trafic de drogues, et ne révèlent en aucun cas l’existence d’un conflit ou d’une affaire illégale entre les deux hommes.
« Tout ce qu’ils révèlent, c’est que le Malien demandait à Naciri d’intervenir pour régler un différend avec l’un de ses amis au sujet d’un montant de 50 millions de dirhams », a déclaré la défense à l’issue de l’audience.
Concernant les 8 milliards de dirhams retrouvés sur le compte bancaire de Naciri et qui seraient liés au trafic de drogues, la défense a affirmé avoir présenté des relevés bancaires justifiant d’où proviennent ces fonds et comment ils ont été dépensés.
Il en ressort que ces sommes proviennent de plus de 50 personnes, notamment des membres et des supporters du Club du Wydad, alors que Naciri était candidat à la présidence du club, soutient l’avocat.
« Ce montant était déposé sur un compte bancaire personnel de son fils et géré par Naciri, en raison de la saisie du compte officiel du club liée à d’importantes difficultés financières », a-t-il poursuivi, soulignant que ces sommes étaient utilisées, par chèques, pour des opérations en lien avec le fonctionnement du Club. Naciri a par ailleurs nié avoir retiré en espèces des montants depuis ce compte.
En réponse à la déclaration de Haj Ben Brahim, selon laquelle il aurait versé plus de 4 milliards de dirhams à Naciri, l’avocat a souligné que les enregistrements des appels téléphoniques montrent que le trafiquant a sollicité des montants allant de 5 000 à 20 000 dirhams, mais que Naciri a toujours refusé de l’aider. Naciri n’aurait pas fait cela, selon la défense, s’il avait réellement été impliqué dans ledit réseau de trafic de drogues.