Zelensky a demandé, samedi, le maintien de l’aide occidentale face à la Russie, déplorant le ralentissement européen. Détails.
L’Ukraine, qui fait face depuis plus de trois ans à une invasion russe qui a fait des dizaines de milliers de morts, dépend en grande partie du soutien occidental, et en particulier américain, pour son effort militaire.
Mais la poursuite de cette aide est menacée par la volonté de Donald Trump de mettre fin à la guerre le plus rapidement possible, voire de se désengager du conflit, quitte à renvoyer Moscou et Kiev dos à dos.
Evoquant les frappes échangées par Israël et l’Iran depuis vendredi, M. Zelensky a dit espérer que « l’aide à l’Ukraine ne diminue pas pour cette raison », comme ce fut le cas lors de la précédente altercation entre les deux pays en octobre 2024.
Les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux sont des alliés majeurs d’Israël et participent à sa défense antiaérienne, un domaine dans lequel l’Ukraine réclame justement plus de livraisons pour faire face aux frappes russes.
Dans ce contexte, M. Zelensky a aussi estimé, lors de cette conférence de presse tenue vendredi mais diffusée samedi, que l’aide européenne à l’Ukraine avait « ralenti » sans le soutien américain.
« Lorsqu’ils (les Européens) ont rejoint avec énergie la coalition des volontaires, ils ont constaté que cette énergie n’existait pas aux Etats-Unis », a-t-il poursuivi, reconnaissant que « des doutes commencent à surgir » au sein des alliés européens de l’Ukraine.
Dans un autre message samedi, M. Zelensky a également appelé les Etats-Unis à « changer de ton » avec la Russie, alors que Kiev reproche à Donald Trump ses contacts avec Vladimir Poutine et sa réticence à imposer de nouvelles sanctions contre Moscou.
« À l’heure actuelle, le ton du dialogue entre les Etats-Unis et la Russie semble trop conciliant. Soyons honnêtes : cela n’arrêtera pas Poutine. Ce qu’il faut, c’est changer de ton », a plaidé M. Zelensky.
Malgré les affrontements, l’Ukraine et la Russie ont procédé samedi à leur quatrième échange de prisonniers de la semaine, dans le cadre des accords conclus à Istanbul début juin. Comme lors des précédents échanges, le nombre de personnes concernées n’a pas été révélé.
Des photos publiées par M. Zelensky sur Telegram montrent des hommes de divers âges, pour la plupart tête rasée, en treillis et enveloppés dans des drapeaux ukrainiens.
Certains sont blessés, d’autres descendent des bus et embrassent ceux venus les accueillir, ou appellent quelqu’un par téléphone, parfois souriants.
De son côté, le ministère russe de la Défense a publié une vidéo montrant des hommes en uniforme brandissant des drapeaux russes, applaudissant et scandant « Russie, Russie » et « gloire à la Russie », certains le poing levé.
Kiev aussi indiqué avoir reçu 1.200 corps supplémentaires en provenance de Russie, identifiés par Moscou comme étant des Ukrainiens. L’Ukraine avait déjà récupéré 1.212 corps mercredi et 1.200 autres vendredi.
Les troupes russes, scindées en deux
Sur le terrain, Volodymyr Zelensky a assuré que l’offensive russe de ces dernières semaines dans la région de Soumy (nord) avait été stoppée grâce à une incursion ukrainienne dans celle russe, de Koursk. Selon lui, celle-ci a conduit les troupes russes a scinder leur contingent local en deux, les « empêchant d’avancer plus profondément ».
L’armée russe, qui se trouve dans la région de Soumy à une vingtaine de kilomètres de la capitale régionale éponyme, a pourtant revendiqué vendredi la capture d’un nouveau village sur ce territoire.
Et samedi, elle a annoncé la prise de la localité de Zeleny Kout dans la région de Donetsk (est), où se déroulent l’essentiel des combats.
Au-delà des échanges de prisonniers et de dépouilles de soldats tués, les négociations entre la Russie et l’Ukraine sur une fin du conflit ou un cessez-le-feu sont dans l’impasse.
Volodymyr Zelensky a une nouvelle fois rejeté les exigences russes, à savoir notamment que l’Ukraine cède quatre régions partiellement occupées et renonce à rejoindre l’Otan.